Sortie le mardi 23 août 2011
1. Solar Eulogy
2. Virtual Reality Enthusiast
3. Bog Surfin’
4. Enchantment
5. Ill Eagle
Pas question de revenir d’un coup sur toutes les sorties passionnantes que l’on a pu occulter chez Debacle Records depuis notre dernière incursion dans l’actualité du label en milieu d’année. Il faut dire que ça bouge pas mal du côté de Seattle en terme de drone, de chillwave, de doom, d’impro noise et autres univers affiliés de près ou de loin à l’ambient, mais on aura bien l’occasion de vous toucher un mot des Zac Nelson, Secret Colors, Thunder Grey Pilgrim ou Crystal Hell Pool qui ont rythmé parmi d’autres les deux dernières saisons de l’écurie de Sam Melancon, à laquelle on doit notamment l’un des increvables chef-d’œuvre instrumentaux de cette année 2011.
Car pour le moment, place justement au patron et à son projet Megabats, qui pour résumer est un peu l’anti Oneohtrix Point Never dans le revival kosmische actuel : tout ce qui pouvait sonner désincarné, abscons, prétentieux même chez Daniel Lopatin - dont on continue inexplicablement de porter aux nues dans les milieux autorisés les exercices de style sans âme aux confins de l’électro psyché, du collage post-moderne et de l’ambient new age - irradie chez Melancon et Riley Scott d’une chaleur diffuse et d’un lyrisme retenu qui transcendent la répétitivité de l’exercice. Parfois sous-tendu d’un beat techno mid-tempo, le ballet des arpèges de synthé analogique pulsés par les deux musiciens nous fait passer de rêveries stellaires (Enchantment) en véritables transes hypnotiques (Ill Eagle) au fil des cinq titres fleuves plus ou moins mathématiques (l’anxieux Virtual Reality Enthusiast) ou libertaires (l’épique Solar Eulogy) qui constituent ce bien-nommé Solaria ... ou plutôt quatre, avec en guise d’interlude le truculent Bog Surfin’ et son étrange groove rétro-futuriste.
Une troisième expédition en trois ans à l’extrême limite des radiations astrales qui a le bon goût de ne jamais se brûler les ailes sur l’autel du vintage grâce à une parfaite adéquation entre le fond et la forme, celle-là même qu’Emeralds n’a jamais vraiment réussi à délester du poids de ses influences esthétiques.