Il y a une vie après Tim Hecker, surtout quand l’intouchable Canadien truste par automatisme tous les bilans expé de l’année avec l’album le plus ostentatoire et par conséquent dispensable de sa disco pourtant hors-norme jusqu’ici (Roly Porter et Oneohtrix Point Never sortez de ce corps). La preuve en 110 albums et 30 EPs, généralement un par artiste ou par projet dans chacune des catégories, lorgnant tantôt sur le drone pur et dur, l’électro-acoustique, le dark ambient bien sûr, le revival kosmische, le doom, le harsh noise, l’indus, le jazz, le post-rock feutré, les musiques tribales et j’en passe, autant de disques singuliers qui n’auraient simplement jamais pu trouver leur place où que ce soit, si ce n’est sous l’amalgame fourre-tout de cette étiquette vouée à l’immersion transcendantale des corps et des esprits.

140 disques dignes d’éloges du premier au dernier, bien peu au regard de l’importance qu’ont prise les musiques expérimentales dans ma vie ces dernières années et de tout ce qu’il m’y reste encore à découvrir de passionnant, beaucoup trop peut-être à digérer pour celui qui débuterait seulement l’exploration de cette nébuleuse atmosphérique aux multiples facettes. Mais quel est finalement l’intérêt d’un bilan si ce n’est donner quelques pistes d’écoute à un public acquis ou une hiérarchie toute subjective à ceux qui souhaiteraient s’initier sans savoir par où commencer ? Avec en prime un petit pied de nez aux gardiens du dogme élitiste dont souffrent parfois des musiciens qui n’ont jamais demandé à être taxés d’exigeants, et laisse dans la plus totale indifférence tout un pan plus obscur et bruitiste de ces musiques qui doivent autant aux très révérés La Monte Young, Brian Eno, Rhys Chatham ou Klaus Schulze qu’aux profondeurs des caveaux goth ou indus des 80s.


45 albums commentés


Les commentaires entre guillemets sont extraits ou adaptés de chroniques publiées dans l’année.




1. Chris Weeks - The Lost Cosmonaut / Contemplation Moon



-  The Lost Cosmonaut  : "Ce nouvel opus de Chris Weeks s’enfonce encore un peu plus dans l’opacité de l’espace, dernière étape d’une mue qui aura vu les titanesques chapes de radiations du musicien anglais passer en l’espace de trois disques d’un drone solaire déjà hanté aux limbes élégiaques d’un vortex de matière noire abyssal et désincarné."

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-  Contemplation Moon  : "Plus épuré et solennel que jamais, Contemplation Moon pourrait rebuter par sa durée (90 minutes) si ce n’était justement cette capacité à suspendre et dilater le temps pour mieux nous faire ressentir l’immensité de cette chape d’étoiles et de néant qui nous surplombe, avec autant de fascination que d’appréhension vis-à-vis de l’inconnu et de ses mystères."

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2. Architrav - Marode



"On croise plus d’un spectre entre les tâtonnements atonals du piano et les crins affligés d’un violoncelle aux partitions cornées et jaunies par le temps, les drones sépulcraux et autres grincements de bois mort ou fields recordings en putréfaction de ce side project de Michael Belletz (Mnemonic)."

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3. Cindytalk - A Life Is Everywhere



"De Cindytalk, groupe à géométrie variable qui puisa ses racines il y a 30 ans déjà dans le post-punk et l’indus les plus noirs et torturés, l’Écossais Gordon Sharp a fait aujourd’hui le véhicule de son goût pour les textures abstraites et les vagues de field recordings mystiques, agencés sur cette quatrième sortie pour Editions Mego en véritables tsunamis abrasifs."

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4. Jeremiah Cymerman - Sky Burial



"Basses fréquences oppressantes et martèlements caverneux résonnent lourdement dans l’antre du volcan et l’on ressort lessivé mais durablement impressionné par cette aventure aux abords de la folie, dialogue de sourds entre les sifflements névrotiques des uns et les feulements épileptiques des autres sur fond de crescendos bourdonnants et de nuées ardentes."

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5. Ontervjabbit - 414



"Mêlant vortex harsh, synthés presque planants, modulations analogiques et pulsations minimalistes, 414 nous immerge dans un véritable film d’anticipation sans images, BO d’une apocalypse post-numérique que Neven M. Agalma (Dodecahedragraph, Cadlag) et Domen Učakar (Icarus Down, Neon Spektra) imaginent peuplée de matrices en révolte corrodant leur prison de silice pour contaminer la réalité."

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6. Greg Haines - Where We Were



"L’Anglais a travaillé un an sur ce disque pour finalement revoir du tout au tout son approche de la musique à la lumière (indubitablement claire-obscure) d’influences qui se faisaient jusque là discrètes voire absentes de son classical ambient lyrique et ambitieux, des polyrythmies africaines aux basses hypnotiques du dub en passant par les pulsations et distorsions analogiques de la kosmische musik."

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7. Cadlag - Live Tape



"Cet abîme noise-ambient opaque et malaisant, mixture d’échardes digitales et de papier de verre analogique, doit autant au dark ambient électronique du patron de Pharmafabrik Simon Šerc (aka PureH), initiateur du projet, qu’au futurisme harsh noise cyclonique et sursaturé de son compatriote Neven M. Agalma (Dodecahedragraph, Ontervjabbit)."

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8. Crowhurst - Memory​-​Loss



Stakhanoviste d’un harsh noise ambitieux, le Californien Jay Gambit ne s’est pas limité à un chef-d’œuvre cette année. En plus des collaborations avec Breakdancing Ronald Reagan, Black Leather Jesus ou Ekadzati classées dans la foulée, j’aurais ainsi pu citer les limbes abrasives du misanthrope Everyone Is Guilty enregistré (chose rare chez lui) en totale autarcie. Mais avec ses visions d’une odyssée de l’espace défiant le feu des astres par une technologie impie, le bouillonnant Memory-Loss ne pouvait que s’imposer pour sa dimension quasi épique.





9. Machinefabriek - Stroomtoon II



Dans la continuité d’un premier volet qui expérimentait sur les signaux d’un générateur de tonalités analogiques pour sculpter ses drones oscillatoires pétris de tension électrique, le Néerlandais Rutger Zuydervelt accouche d’un sommet d’abstraction anxiogène à mi-chemin de l’impro tectonique et du travail d’orfèvre sur des textures chancelantes alliant froideur clinique et impact viscéral. Fascinant.





10. YRSEL - Abraxas



On commence à bien connaître Julien Louvet, Messin qui se cache derrière la dark folk mystique d’Austrasian Goat et prend part aux grand-messes pysché/kraut du combo 14:13. Et pourtant ce projet qui l’associe au droneux suédois Carl-Johan Larsgården (A Perfect Friend) demeure dans l’ombre, ce qui siée certes plutôt bien au sombre cérémonial ésotérique de cet Abraxas mais un peu moins au magnétisme assez extraordinaire qu’il dégage. Merci donc à Leoluce pour la découverte, puisque les bilans servent avant tout à ça.





11. Nadja - Flipper



"La tendance pour Aidan Baker est à la sublimation des guitares et des fûts de l’état solide à l’état gazeux, comme joués à 10 mètres sous le niveau de l’océan dans le cas de Flipper dont seules les cymbales scintillantes et les cordes mélancoliques et lancinantes assurées par Peter Broderick et Angela Chan de A-Sun Amissa et Glissando semblent affleurer à la surface."

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12. Cezary Gapik - Sketches #2



"Le Polonais continue de déterrer ses archives avec cette suite de l’excellent Sketches #1, soit cette fois trois morceaux contemporains des deux titres-fleuves de l’opus précédent ou encore de Tremor sur le bipolaire Contrast I, Sketch [#0470] en prenant ici la continuité directe avec son dark ambient sépulcral et pulsé dont les crépitements pullulants vous angoisseront longtemps."

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13. EUS - Sol Levit



Entre EUS et Gimu, l’Amérique Latine a la côte en terme de drone cosmique aux majestueuses lames de lumière noire. Ce pouvoir d’abstraction lyrique qui irradie l’âme et fait dresser les poils dans un même mouvement - et que Tim Hecker a laissé échapper cette année en mettant l’emphase sur sa science de la décomposition post-moderne (oui, c’est aussi chiant et grandiloquent que ça en a l’air) - c’est désormais chez le Costaricain qu’il fallait les chercher et ce Sole Levit au souffle démesuré ne démérite pas en héritier du parfait Harmony In Ultraviolet.





14. Jasper TX - An Index Of Failure



"Ces 5 titres retravaillés à partir de démos composées par le Suédois entre 2006 et 2011 révèlent comme autant de fragments d’un puzzle en ruines les ambitions volontiers versatiles de notre architecte du drone, élégies majestueuses et autres rêveries texturées qui allaient donner naissance au projet From The Mouth Of The Sun".

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15. Black Swan - Redemption



"Tout comme avec Aeterna ou Heaven, ses deux fabuleuses livraisons de l’année précédente, le New-Yorkais sait ménager ses effets sur ce Redemption dont la langueur cosmogonique distille avec parcimonie les épiphanies stellaires, alignant les astres dans ses plus beaux moments comme autant d’échelons radiants vers l’au-delà et ses promesses de salvation, promontoires de lumière léchés par les charbons ardents de la damnation."

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16. Gimu - Opaque Black



"Le Brésilien nous livre un disque d’idées noires et de fantômes livides dont les vents de drones noisy et autres vagues de bruit blanc sculptées dans de majestueuses marées de feedback charrient leur lot d’abattement et de spleen sans retour, embrassant la souffrance morale pour mieux la transmuter en liturgie déchue."

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17. Barn Owl - V



"Après les ruines rituelles dAncestral Star et le désert de cendres du parfait Lost In The Glare, V s’attaque au dub et aux monolithes futuristes qu’érigeront en guise de mégapoles nos lointains descendants, arpentant à la lueur des lampes à arc ces autoroutes saturées de drones et de synthés conjointement marquées par les pulsations fantasmatiques de DVVLLXNS (side project de Porras) et les distorsions nocturnes des derniers Caminiti en solo."

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18. Pharmakon - Abandon



La pochette dAbandon est sans équivoque, la New-Yorkaise Margaret Chardiet (Throat) n’ambitionne rien d’autre que nous donner tous à bouffer aux vers, assaisonnés sur ce premier LP à la même mixture développée sur l’EP éponyme de Pharmakon en 2009 : noise-ambient asphyxiant, vociférations de harpie affamée et résidus pulsés de son passif power electronics aux saturations barbelées. Assurément l’un des albums les plus flippants de l’année.





19. The Mount Fuji Doomjazz Corporation - Roadburn



"On est aussi loin de la dramaturgie presque post-rock de l’opus précédent que des rêveries cinématiques et opiacées qu’arpente le même combo au sein du Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, la dynamique se faisant ici plus abstraite à l’image des pulsations indus qui transforment le magma de drones doomesques et de fantômes hurlants en marches incandescentes vers la géhenne et son ultime jugement par le Feu qui jamais ne s’éteint."

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20. David Tagg - Leaving This Planet



"Moitié de VCV, SEAS ou encore Viking Destroyer, David Tagg ne manque pourtant pas de bouteille et ça s’entend sur cet ambitieux Leaving This Planet, sommet de narration abstraite dont l’inspiration particulièrement crépusculaire et clinique mêlant drones de guitare orageux, nappes fantomatiques et triturages poussiéreux de bandes analogiques penche très nettement du côté dark ambient voire drone doom de la force".

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21. Stitched Vision - Headland

"Depuis l’EP Open Palms qui mêlait déjà brillamment crescendos abrasifs de drones à couper au couteau, pulsations vintage des arpeggiators et nappes de synthés oniriques, peu de changement chez l’Australien si ce n’est l’ambition dont font preuve les 5 instrumentaux de cet Heartland dont les volutes analogiques irisent le néant de la ionosphère dans un entre-deux de lyrisme épuré et de contemplation typique des plus belles heures de la kosmische musik."

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22. Ben Frost - Black Marrow

"L’Australien nous dévoile pour la première fois via Bandcamp deux scores de ballets contemporains assez remarquables qui auraient mérité le statut d’albums à part entière, aussi bien FAR et ses oratorios dronesques entrecoupés d’affleurements noisy et de pulsations post-industrielles à la Pan Sonic que le plus discordant Black Marrow, soundtrack particulièrement imposant dont les crins grinçants le disputent aux agrégats de chair et de métal violemment mis à nu."



23. Badun - Shadow Case

On connaissait le goût du duo danois pour la liberté du jazz et les atmosphères fuligineuses du dark ambient, insufflées jusque dans l’IDM déliquescente et angoissée du génial s.o.t.s en 2012, mais cette fois ce sont ces aspects qui prennent le dessus, les percussions concrètes et autres basses au groove inquiet errant dans un no man’s land de cauchemars psyché entre deux accès de schizophrénie.



24. Adrian Anioł - Obscura

"Bande originale d’une pièce de théâtre horrifique, Obscura se détache bien vite de son médium scénique, comme habité d’une présence propre qui vise à la prise de contrôle progressive de vos sens. Les cordes crissent, grouillent et s’emportent sur fond d’émanations ectoplasmiques, de bruitisme insidieux et de grincements du bois, quelque part entre le dark ambient post-classique cher au label Miasmah, les discordances névrotiques de Penderecki et un sound design épuré mais flippant dont l’économie de moyens s’est malheureusement perdue depuis longtemps dans le cinéma d’horreur."

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25. Nicholas Bullen - Component Fixations

"Première sortie solo en trois décennies tirant le meilleur de l’héritage analogique des pionniers de l’expérimentation sur bande et des abstractions stellaires de la kosmische musik comme du pouvoir d’évocation cinématographique du dark ambient moderne, Component Fixations impressionne, à la croisée de la symphonie minimaliste et du récit funeste."

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26. Alexandr Vatagin - Serza

"Croisé au sein de port-royal, le Viennois, Ukrainien d’origine, partage avec le combo italien un goût certain pour les échappées cosmiques, l’emphase en moins. En témoigne ce fabuleux Serza, qui fait honneur à l’ambition chère à son propre label Valeot Records d’explorer toujours plus avant les tenants et aboutissants du post-rock des origines, ces contrées mouvantes qui le voyaient entrer en friction avec le foisonnement vaporeux de l’électronica, la grâce épurée de l’ambient acoustique et la liberté du jazz."

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27. Pan•American - Cloud Room, Glass Room

"Véritable ballet de textures vaporeuses, de guitares en apesanteur et de percus insaisissables (une profusion d’idiophones irisés et de beats craquelés que l’on doit au batteur Steven Hess), ce cinquième opus du projet de Mark Nelson (Labradford) continue de creuser les pistes électroniques de For Waiting, For Chasing (2006) tout en renouant avec ce post-rock impressionniste que White Bird Release avait déjà commencé à sortir du coton 4 ans plus tôt."

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28. Rafael Anton Irisarri - The Unintentional Sea

"Évoquant le désastre écologique de la Salton Sea, lac sinistré en plein désert californien, The Unintentional Sea déploie ses nappes élégiaques sur un ballet d’infimes crépitements organiques, poésie d’un cimetière de sel déserté par la vie culminant à ses deux extrémités sur les basses fréquences de désolation du doomesque Fear And Trembling et l’amertume impressionniste du piano de Daybreak Comes Soon."

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29. Dale Cooper Quartet - Quatorze Pièces de Menace

"Au-delà d’une certaine audace offrant aux compositions de la troupe brestoise (épaulée par Alicia Merz aka Birds Of Passage au chant) un sens du contraste qui lui faisait parfois défaut, cet évident pouvoir d’envoûtement que les deux premiers opus semblaient privilégier sur la durée d’une certaine progression atmosphérique d’ensemble se fait désormais à l’intérieur même de chacun de ces petits contes en clair-obscur, avec pour résultat l’un des rêves éveillés les plus fascinants et déroutants de l’année."

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30. Barnett + Coloccia - Retrieval

"Trop souvent éclipsée par le charisme de son compère de Mamiffer et House of Low House (et accessoirement compagnon à la ville) Aaron Turner, Faith Coloccia se révèle l’égal d’un Justin Broadrick dans l’abstraction crépusculaire sur ce Retrieval dont les fumigènes post-indus flirtent avec les cauchemars urbains d’anticipation de Council Estate Electronics ou pourquoi pas John Carpenter (auquel on comparait déjà Alex Barnett en solo), mais non sans une bonne dose de spleen voire même d’introspection."

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31. Mika Vainio & Joachim Nordwall - Monstrance

Outre les beaux restes du Pan Sonic de la grande époque que compresse le sismique Kilo écouté trop tard pour lui réserver une place d’honneur en électro, on doit à l’excellent cru 2013 du Finlandais Mika Vainio ce sommet de noise-ambient aux chapes de plomb sépulcrales et toxiques, antidote viscéral aux abstractions arty du poussif Magnetite (2012, également chez Touch) qui doit autant au touche-à-tout suédois Joachim Nordwall, membre notamment de l’excellent combo psych-noise The Skull Defekts.



32. Witxes - A Fabric Of Beliefs

Là où Sorcery/Geography surplombait l’espace et le temps, survolant des pans entiers de déserts rouges fraîchement terraformés et de continents engloutis, ce premier album de Witxes pour l’écurie Denovali en creuse les interstices, épouse les pulsations de l’infiniment petit et creuse son chemin jusqu’au cœur en ébullition de son ambient aux fantasmes ambivalents, où résonnent batterie martiale, fièvre free jazz et songes acoustiques.



33. Radere - Dreamless

Loops de guitare oniriques et déferlements de bruit blanc aux courants agités se succèdent et parfois s’enlacent sur ce sommet discographique à la fois solennel et foisonnant de l’Américain Carl Ritger, également cité quelques places plus bas pour les nappes éternelles de Waking Life, enregistrées avec Anduin sous le nom d’Andere.



34. Grzegorz Bojanek - Constraints

"La musique du Polonais continue son chemin vers l’épure avec ce nouvel opus rassemblant des morceaux composés à partir de contraintes dictées par le collectif Disquiet Junto, l’occasion d’explorer tour à tour la synesthésie en associant couleurs et matériaux sonores, l’utilisation d’un nombre limité de sons ou d’une image comme partition imaginaire, les dégradations analogiques d’un seul et unique instrument comme source d’enregistrement, le potentiel musical de l’eau, etc."

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35. Clearing - Scratch

"A la fois minimaliste et luxuriante, complexe par son entrelacs de textures mouvantes mais simple dans sa capacité à s’adresser aux sens et à rien d’autre, l’ambient de Clearing est une musique de pur abandon, qui apaise et réchauffe au gré de ses marées brumeuses et distordues tout en laissant planer ce léger malaise que l’on ne peut s’empêcher de ressentir face aux mystères et à l’immensité de l’inconnu."

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36. Jacob - The Ominous

"Le cinéma d’horreur, de préférence avec un soupçon d’anticipation, David Cordero (Úrsula) et Marco Serrato (Orthodox) connaissent et ça s’entend dans la progression narrative de cette BO cauchemardée aux atmosphères livides et enfumées, brouillard vicié que viennent lézarder drones sci-fi, idiophones ballotés par les vents mauvais, orages crépitants, crissements démoniques et contrebasse darkjazz dégénérée."

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37. Fabio Orsi & Pimmon - Procrastination

Il aura fallu 18 mois de procrastination à l’Australien Pimmon pour savoir enfin qu’ajouter aux ébauches de morceaux envoyés par l’Italien Fabio Orsi, une période qui donne son titre à cette première collaboration et fut sans nul doute pleinement nécessaire à la maturation de ces rêveries en mutation, reflets des constants remous de nos subconscients industrieux.



38. Oikos - Vigilia

"La progression pelée du morceau-titre donne le ton de ce disque aride et insidieux qui construit patiemment ses panoramas d’infini. Transition éthérée flottant comme un mirage au bout d’une route sans fin, Perdition (Austral Road) annonce ensuite les limbes oniriques du fabuleux Trails End, désert de sel baigné de lumière blanche et d’espoirs délavés. Un peu court ? Même pas, car sous la concision ce Vigilia a bien l’ampleur de ces traînées d’étoiles de la pochette, contemplées depuis la serrure d’une poterne d’éternité."

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39. Locust Of The Dead Earth - Mithridate

"Projet mutant d’inspiration post-apocalyptique, Locust Of The Dead Earth se revendique de Robert Fripp pour ces distorsions de guitare visionnaires annonciatrices du drone moderne, autant que de Earth pour leur proto-doom aride et saturé, Popul Vuh pour l’ésotérisme rétro-futuriste ou encore Keiji Haino pour les incursions vocales hallucinées, autant d’influences que l’on retrouve dans les errances mystiques du Portugais."

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40. Christophe Bailleau & Julien Demoulin - Outshining Memories

Egalement présent plus loin dans le classement pour le post-rock en suspension du duo Silencio, Julien Demoulin s’est associé ici avec l’ex Glyth Christophe Bailleau, comme lui Bruxellois d’adoption, pour 40 minutes de rêveries cosmiques aux synthés somatiques, convoquant sous un ciel étoilé les derniers fantasmes de futur romantique d’un passé idéalisé.



41. Gabriel Saloman - Soldier’s Requiem

"Jouant sur les mêmes contrastes entre piano funeste, marches belliqueuses et drones glaçants que son prédécesseur Adhere l’an passé avec en prime une guitare dont la tristesse contenue vous déchire le cœur comme du shrapnel (Boots On The Ground), ce deuxième album solo chez Miasmah de l’ex Yellow Swans les décline en un véritable album concept avec ce Soldier’s Requiem aux allures de purgatoire mental pour rescapé de l’apocalypse."

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42. Noveller - No Dreams

"Bien que Sarah Lipstate surprenne de prime abord en surplombant d’imposants reflux synthétiques ou de piano discret mais entêtant les cascades de reverb de ses guitares méditatives, son goût pour la contemplation et l’abandon des sens est toujours bien présent sur ce No Dreams dont les errances stellaires aux soubassements parfois pulsés n’ont rien à envier à l’épure hallucinée et à l’intensité feutrée de Desert Fires ou de Glacial Glow. "

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43. Astral & Shit - Spiralis

Des rêveries abrasives du puissant Malitia au souffle liturgique du vaporeux Ad Deum, en passant par les rayonnements voilées de l’imposant X Drone et une demi-douzaine d’autres sorties plus ou moins redondantes, le Russe Astral & Shit a une fois de plus multiplié les expériences de dissociation corps/esprit, la palme à ce bien-nommé Spiralis dont les vortex ascentionnels aspirent l’âme tout en douceur jusqu’aux portes des cieux.



44. Sense - The Dream

"C’est en apnée et loin de toute tension rythmique que se meut aujourd’hui l’Australien, évoquant ces failles sous-marines où pullule à l’abri des regards une faune bioluminescente insensible à la pression des abysses. Entre distorsions oniriques, chœurs mystiques et féérie en clair-obscur, le successeur de Selected Moments Volume 1 porte tout aussi fièrement son nom que ce projet propice à l’abandon des sens."

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45. John Mannion - Slice Through Or​/​In Glassmetal

"Ce premier LP signé en solo par Mannion (Red Light Collective, The Cathode Terror Secretion) sous son véritable patronyme alterne progressions anxieuses, crescendos d’Airbus au décollage et tronçonnages stridents sur fond de déferlements métalliques et autres grouillements implosifs hantés par les vocalises de succube d’une chanteuse d’opéra, avec un sens du contraste qui devrait vous faire jouer de la mollette de volume deux ou trois fois par piste pour sauver vos tympans du carnage si par malheur vous avez eu l’idée d’écouter ça au casque."

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65 albums supplémentaires


46. 36 - Shadow Play
47. Imaginary Forces - Begotten
48. Andere - Waking Life
49. Je Suis Le Petit Chevalier - Dark Morse ( + Félicia Atkinson - Visions / Voices )
50. Troum - Mare Morphosis
51. Stephen Vitiello + Molly Berg - Between You And The Shapes You Take
52. Tzolk’in - The Sixth Sun
53. Virlyn - Man Asleep
54. Damian Valles - Badlands
55. Kösmonaut - Paragon / Future Machines
56. Roadside Picnic & The Revenant Sea - Their Words Are Lost In The Din Of Jets ( + The Revenant Sea - s/t )
57. Foie Gras - Innermost Shrine, Heavily Gilded
58. Markus Mehr - Off
59. B/B/S/ - Brick Mask
60. K11 - Another Temple to the Great Beast 666
61. Adderall Canyonly - Excelsius Minor
62. João Alegria Pécurto - Felicidário
63. Harmash - Der Golem
64. The Stranger - Watching Dead Empires In Decay
65. Jayne Amara Ross, Frédéric D. Oberland & Gaspar Claus - The Freemartin Calf
66. The Pod - Assassins In The Mirrored Hall
67. Bastian Void - Phonics
68. Julianna Barwick - Nepenthe
69. Joel Fausto & Illusion Orchestra - Illusion Orchestra At The Gloomy Club
70. Crowhurst & Breakdancing Ronald Reagan - Crowhurst & Breakdancing Ronald Reagan
71. Date Palms - The Dusted Sessions
72. Pausal - Sky Margin
73. Leonardo Rosado - Washed Away Memories
74. Saåad - Orbs & Channels
75. Thisquietarmy - Hex Mountains
76. Ben Lukas Boysen - Mother Nature
77. Aidan Baker & Troum - Nihtes Niht ( + Aidan Baker - Aneira )
78. Beynon Archival - Works From The Beynon School Of Audio Architecture / Miss Charlotte Greave
79. y0t0 - Nijisousaku
80. Redfish - Redfish
81. Illuha - Interstices
82. Gastón Arévalo - Rollin Ballads
83. Petrels - Onkalo
84. Synek - Kołysanka Do Gwiazd
85. Merzbow & Oren Ambarchi - Cat’s Squirrel
86. The Ashes Of Piemonte - Datura Notes
87. Orla Wren - Book Of The Folded Forest
88. Lovesliescrushing - Ghost Colored Halo
89. The Haxan Cloak - Excavation
90. i AM esper - Garnet
91. Sundrugs - Hidden Scenes
92. Teamforest + Monolyth & Cobalt - Teamforest + Monolyth & Cobalt
93. Mayerling - Cut Up
94. Pan Gu - Primeval Man Born Of The Cosmic Egg
95. Netherworld - Alchemy Of Ice
96. *AR - Succession
97. Silencio - The Politics Of Lonely
98. Solipsism & Nacht Plank - Opiate Odyssey / Ashtoreth’s Gate
99. Khlyst K Ahlan - Refuge Of Dreams
100. Stormloop - Arctic Conditions
101. BR-202 - BR-202
102. Crowhurst / Black Leather Jesus - Split Tape
103. Svarte Greiner - Black Tie
104. Hobo Cubes / Panabrite - Ascension / Glass Slide
105. Birch & Meadow - Butterflies & Graves
106. LPF12 - The Continent Of Abandoned Places
107. Rotor Plus - Dust
108. Postdrome - Where The King Will Land
109. Heinz Riegler - SLEEP HEALTH
110. Stephan Mathieu & David Sylvian - Wandermüde



30 EPs




1. Chris Weeks - Formeg :



"Chris Weeks déroule ses rêveries spectrales sur trois titres-fleuves plus que jamais marqués par l’épure des grandes heures de Brian Eno. Subjugué, on décolle, et l’appréhension du néant laisse place à une certaine sérénité à mesure que nos senseurs dématérialisés se diffusent dans ce grand Tout originel où corps et pensée, idée et nature ne font plus qu’un."

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- A écouter également : The Ebb & Flow / Gwynt, Glaw, Myfyrio





2. Odd Nosdam - T R I S H



"Le producteur de feu cLOUDDEAD livre pour sa première sortie studio en 4 ans 25 minutes d’hommage hypnotique et planant à Trish Keenan, regrettée chanteuse du groupe anglais Broadcast. L’occasion de retrouver les collages qui sont la marque de fabrique du Californien depuis le superbe Burner, ces épaisses vapeurs de synthés saturés fortement distordus et de nappes oniriques flirtant peu ou proue avec le bruit blanc d’où émergent éclats réverbérés et beats en échos dans une atmosphère quasi mystique de transcendantalisme cosmique."

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3. Gimu - When I Sensed Time Collapse



Outre l’excellent Opaque Black croisé plus haut et quelques autres long formats plus ou moins monolithiques ou insidieux, le Brésilien Gilmar Monte nous a offert deux beaux EPs l’an passé : So Unwhole dont le crescendo abrasif semble évoquer le néant créateur de l’expansion cosmique, puis surtout celui qui nous occupe ici et voit le stakhanoviste du drone métaphysique balayer nos sens en fusionnant espace et temps en de colossaux tsunamis de bruit blanc.





4. Caulbearer - Melted Summer



"Ces deux morceaux-fleuves nous laissent errant d’accords de guitares hallucinogènes en cascades d’arpèges piqués sur une chape de drones océaniques à laquelle une tempête solaire confère la couleur du magma en fusion, tandis que nos sens comme nos chairs se délitent dans l’écume abrasive de cette étendue d’échardes statiques."

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5. Adderall Canyonly - From Below We Reach Above



"Tout aussi vintage et radiant que le sus-nommé Excelsius Minor, on retrouve sur cet EP le patron du label Field Hymns dans sa veine la plus extatique et psyché, les abstractions kaléidoscopiques des synthés analogiques n’hésitant pas pour autant à s’aventurer en terrain obscur voire déliquescent."

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6. Ontervjabbit - Yield Towards

"Une session live datée de plus d’un an et parfaitement éditée et mastérisée après coup par le duo slovène dont le maelstrom de pulsations grouillantes et de distos hallucinées sur fond d’orgue gothique, de drones modulés et de synthés larsenisants nous plonge dans un véritable cauchemar sous acide entre deux tempêtes numériques à réveiller les morts."

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- A écouter également : Proton Pseudos



7. João Alegria Pécurto - ____________

"Parmi la bonne quinzaine d’EPs aux noms imprononçables sortis en 2013 par le guitariste de Lisbonne, j’ai choisi le plus conséquent mais aussi le plus surprenant. Le Portugais avait juré d’étendre sa palette instrumentale après avoir poussé la guitare acoustique dans ses derniers retranchements de tourments dark ambient et noisy, cette fois les synthés sont également de la partie pour un nouveau cauchemar obsédant où vortex percussifs, déserts de cendres et visions psychotropes se succèdent jusqu’au vertige."


- A écouter également : A Noite / : :



8. Colossloth - Anchored By Lungs

"Révélé par le chamanique et déjà fortement transversal Butterflies Are Witches, l’Anglais Colossloth impressionne en trois titres seulement par la puissance d’évocation de ses collages à la croisée du drone, du classical ambient et de l’électronique. Digne des meilleures sorties Miasmah, Anchored By Lungs invente la musique de chambre de l’apocalypse."

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9. Isobel Ccircle - Eyes In The Ground

"C’est en compagnie de l’Américaine April Larson que s’éparpille encore un peu plus l’excellent Matt Bower aka Wizards Tell Lies et The Revenant Sea. Eyes In The Ground ne déroge pas à l’esthétique aride et désincarnée de l’Anglais aux éclats électroniques et post-industriels perdus dans la grisaille d’une terre dévastée par l’atome, et dont les vents mauvais charrient sans discontinuer leur lot de lapilli et de débris rouillés."

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10. Close Encounters Of The Holocaust - Church Of Noise

Les Portugais Babalith et Aeternum X (à l’origine du label Korvustronik et qu’on retrouve tous deux plus bas aux manettes de Monte 6 et Obscuro Quasar), rejoints sur ce projet par Sid Suicide, m’en auront mis plein les tympans avec les liturgies cinématographiques aux incantations de fin de monde de cet EP remonté tout droit des Enfers.



11. Johan G. Winther - Eating Or Vomiting Its Tail
12. You’re Terribly Late - Anywhere But Here
13. Jacob & Blooming Látigo - Jacob meets Blooming Látigo
14. The Pod - The Desert
15. Aloonaluna / Motion Sickness Of Time Travel - Split
16. Aidan Baker & A-Sun Amissa - Scarpe Sensee
17. Binmatu - Crystylys
18. Oliver Barrett - Yauwls
19. Thisquietarmy - Setting Ashes
20. Monologue - Perfect Imperfection
21. Jefre Cantu-Ledesma - Devotion
22. Sutekh Hexen - Monument Of Decay
23. Monte 6 - O Povo Do Monte / Almendres
24. Mr. Teddybear - 7 Interludes For Concerts
25. Snoqualmie Falls - Red Fire Dark
26. Crowhurst & Ekadzati - Crowhurst & Ekadzati
27. Obscuro Quasar & Monte 6 - Viagem a Nibiru
28. Petrels - The Silver Chimney Club
29. Nobodisoundz - Songes d’une nuit d’éther
30. Kreng - ...And Then In The Morning

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