Celui qui peut également signer ses sorties sous les pseudonymes de Ghost Harmonics, The Lovely Moon ou Blocker s’était déjà fait remarquer il y a quelques mois dans nos colonnes avec Extensions of Reality et Music From Mission Control Or Something, deux disques réalisés en tant que Bing Satellites.

Avouons-le, il s’agit probablement de l’alias le plus passionnant du Mancunien, à l’aise lorsqu’il s’agit de composer des textures atmosphériques à base de field recordings aussi bien qu’en héritier de Brian Eno, le Music For Airports de ce dernier constitue une influence assumée par Brin Coleman.

C’est cette première orientation qui apparaît le plus ouvertement sur Sunrise, South London, June 2016, production initialement réalisée pour la compilation Reflection de Free Floating Music, mais qui est cette fois étirée et enrichie par la présence de field recordings d’oiseaux que le label lui avait conseillé de retirer.

L’apaisement et le silence côtoient ici la majesté et une forme de chaleur humide dont le paradoxe suffit à traduire la complexité des sonorités déployées par l’artiste.


Éthérées, les cinq compositions de Dreamworld traduisent pour leur part l’attrait de Brin Coleman pour un shoegaze ambient. L’artiste considère cette sortie comme une "musique pour dormir, une musique pour rêver, une musique pour s’échapper".

Les boucles répétitives mâtinées d’une réverbération onirique génèrent une sensation hypnotique et Bing Satellites explique même que "sans que ce soit conscient de ma part, sur ces sessions, les choses sont devenues étranges. Une fois que je commence à enregistrer, je me perds dans la musique. Je me laisse aller et j’accompagne le mouvement. C’est une expérience merveilleuse pour un musicien comme moi. J’espère que c’est aussi épanouissant pour les auditeurs que vous êtes".

Assurément, pour ceux qui feront l’effort de se plonger totalement dans les variations léchées de Brin Coleman, l’expérience sera non seulement épanouissante mais également transcendante.

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