Il n’est pas très difficile de se repérer dans l’oeuvre de The Wooden Wolf puisque ce dernier a pris l’habitude d’affubler chacun de ses albums du numéro qu’il occupe au sein de sa discographie.

Ainsi, Four Preludes Op. 5 suit de deux ans un Moonlight Serenades Op. 4 qui constituait le quatrième album d’une série initiée en 2012 avec 14 Ballads Op. 1. Ce nouveau disque est le plus concis du répertoire du Français puisque les quatre titres qui le composent s’étendent sur à peine plus de seize minutes là où Seven Songs Op. 3, seul EP jusqu’alors, alignait trois chansons supplémentaires pour trois minutes de plus au final.

Ces considérations quantitatives n’ont toutefois que peu d’intérêt au regard du caractère déliquescent de la cartographie mentale que semble dessiner The Wooden Wolf. La folk dispensée par l’artiste évolue et, à l’exception du Four Bullets For Berta Cáceres final qui évoque le Oh Let Me Be du sommet Nocturnes & Other Songs Op​.​ 2 pour ses faux-airs de Damien Rice, le caractère léger et optimiste qui pouvait accompagner quelques-unes de ses compositions n’est plus perceptible.

Cette tendance, particulièrement prégnante sur le chant désespéré d’un Little Green Eyes qui pourrait tirer des larmes au plus insensible des gardiens de prison, n’est pas sans rappeler l’univers de quelques joyeux lurons du calibre de Vic Chesnutt ou Jason Molina. On souhaite évidemment au Français de ne pas trop se rapprocher des méandres ténébreux de ces derniers, mais sur un pur plan artistique, il semble fait de cette même sensibilité désabusée.

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