1. D.F.F.
2. Spook
3. King Of Bones
4. Haunt
5. Echo
6. Ninth Configuration
7. Question Of Faith
8. Calling Them All Away
9. Little Thing Gone Wild Voir la vidéo Black Rebel Motorcycle Club - Little Thing Gone Wild
10. Circus Bazooko
11. Carried From The Start
12. All Rise

Sortie le vendredi 12 janvier 2018

Qu’elles semblent lointaines les stimulations électriques d’un premier album homonyme délivré tel un uppercut à la face du monde en 2001. Depuis plus de quinze ans, les Black Rebel Motorcycle Club n’ont jamais vraiment réussi à transformer l’essai, oscillant sur une demi-douzaine de sorties entre flots sirupeux décevants (The Effects of 333) et convulsions inspirées mais trop irrégulières pour maintenir en haleine sur la longueur (Howl).

Avec son dernier long-format, le combo semblait de nouveau parti pour créer une synthèse de ces deux tendances. En effet, Wrong Creatures débute par un DFF ésotérique que prolongent rapidement Spook et King Of Bones, deux titres apparemment dispensables.

Apparemment. C’est dans cette subtilité que réside la principale curiosité de ce disque. Si la recette semble identique à celle que les Américains emploient depuis plus d’une décennie, les guitares électriques s’articulant de manière parfois forcée autour d’une voix langoureuse, une sensibilité différente se fait progressivement sentir.

Et le déclic intervient sur un Haunt qui permet de comprendre le sens de ce Wrong Creatures. En se débarrassant d’une complaisance de façade, ce titre ne conserve plus qu’une émotion vaporeuse bienvenue autour de laquelle les Américains vont bâtir le reste de leurs compositions.

Les tourments psychédéliques ne cherchent pas à s’embarrasser d’une quelconque maîtrise. La roue libre sied bien aux BRMC qui transforment l’essai avec le Echo suivant. Une fusion aboutie entre électricité et sérénité métronomique émerge, rapprochant plus que jamais les musiciens basés à Los Angeles du Velvet Underground ou du Brian Jonestown Massacre.

Quelques détours vers une britpop presque expérimentale (est-ce possible ?) sont opérés sur un Ninth Configuration au caractère Gallagherien évident, avant que les Américains ne lorgnent peut-être trop, à l’occasion d’un Little Thing Gone Wild néanmoins efficace, sur les territoires électriques, enlevés et énervés que Queens Of The Stone Age a laissés vacants sur son dernier album.




Décidément, les Black Rebel ne s’y prennent d’ailleurs pas de la meilleure façon pour se vendre puisque ce titre, choisi comme premier single de Wrong Creatures, est probablement celui qui rend le moins justice à leur belle évolution mélodique.

Pour accentuer cette impression tout en renouvelant le genre, les synthétiseurs à connotation psychédélique prennent d’ailleurs de l’étoffe sur Circus Bazooko et Carried From The Start qui semblent faire des détours pour ne jamais s’interrompre, rappelant ainsi que dans le trip comme dans la vie, les péripéties du voyage priment évidemment sur la nature de la destination finale.

Jusqu’à présent, la plus grande préoccupation des BRMC aura été de prouver que la créativité du premier disque n’était pas qu’un accident. Quitte à refaire le même en moins inspiré. En acceptant le fait que la vie est faite de renoncement et en changeant leur fusil d’épaule, Peter Hayes et ses acolytes réussissent finalement une mue que plus personne n’osait espérer.

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