Le producteur néo-zélandais Sonny Bevins n’en est pas à son coup d’essai et, après s’être lancé dans différentes aventures musicales, il a fait de Late June sa priorité.

Débuté en 2013, ce projet lui a déjà permis de délivrer deux longs-formats en 2015 et 2017, respectivement intitulés Waihi et Juneworld. L’EP Rainbow avait également vu le jour en 2016, et c’est de nouveau sous ce format que l’artiste basé à Auckland a conçu Bedside.

Après une entame minimaliste et granuleuse sur un Down For You auquel les voix confèrent un aspect post-dubstep, l’aspect cristallin des compositions de Falling Leaves se mêle à des ambiances downtempo évoquant le Finally We Are No One de múm.

"J’ai essayé de créer une atmosphère chaleureuse regroupant la majorité de mes pensées du moment" précise l’artiste. Spoken word, piano rêveur et clappements en guise de percussions sur un Take Care syncopé semblent ainsi traduire l’état d’esprit d’un individu s’interrogeant sur le sens qu’il donne à sa vie. Crise de la trentaine ? Peut-être.

Quoi qu’il en soit, les morceaux, bien que courts, sont régulièrement scindés en plusieurs parties, donnant l’impression d’une rupture dès lors qu’un confort pourrait apparaître. Le Néo-Zélandais refuse le surplace et, après une première partie cotonneuse dominée par un aspect glacial et un spoken word détaché, des arpèges de guitare s’imposent sur Her Smile, permettant au titre de s’évader vers d’autres horizons.

Les synthétiseurs de Warmth In Winter convoquent une dimension nostalgique que certains jugeront peut-être trop ouverte aux quatre vents, mais cette authenticité fait partie de la démarche. Sonny Bevins a le cœur gros et il ne cherche pas à dissimuler sa sensibilité. Il faut d’ailleurs une certaine dose de courage pour assumer la publication d’une photo de Rachel et Ross de Friends prêts à s’embrasser en fond d’écran de sa page Bandcamp alors même que tous ceux qui ont été adolescents à la fin des années 90 se sont identifiés à un moment ou un autre à cet improbable couple.

L’artiste achève cet EP avec un Slow Drive convoquant une dimension onirique et mélancolique qui le rapproche d’ailleurs des productions de Beajn. Le beatmaker des antipodes propose en tout cas un voyage empli de sérénité que tous les amateurs d’IDM ambient et de chillout sauront apprécier à sa juste valeur. Celle qui permet de trouver la paix.

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