Parfois, il nous arrive de tomber sur des groupes qui nous sont totalement inconnus. Parfois également, il s’avère que certains soient d’excellentes découvertes. FENC/S fait partie de ceux-là. En ce début d’année, le quatuor dijonnais nous gratifie d’un EP, Geyser, qui non seulement mérite notre entière attention, mais devient par ailleurs quasi-instantanément addictif.

Il suffit d’ailleurs d’écouter les premières notes de Meteors, le titre d’ouverture, pour se laisser complètement envoûter, au point que l’on se fera violence pour attendre la fin du disque avant de livrer nos impressions, des fois que le charme retomberait comme un soufflé. Après plusieurs passages par les enceintes, on confirme que rien ne retombe : FENC/S maintient la tension à niveau tout au long du disque, qui ne connaît aucun temps faible.
Tension donc, et urgence frénétique aussi, dans ces compositions rock sublimées par des arrangements brillants et un sens mélodique omniprésent. Évidemment, ce dernier prend davantage d’ampleur lorsque le rythme se calme un peu sur Feet Slow Down, dont le break et la montée en puissance qui s’ensuit ne sont pas sans rappeler Archive, la présence de l’orgue ajoutant une dimension poignante, notamment sur ce refrain obsédant.

Empruntant au shoegaze aussi bien qu’au math-rock ou au rock alternatif des années 90, FENC/S ne se contente pas d’appliquer simplement une recette qui continue - ou recommence - à faire ses preuves. Non, le combo, en y ajoutant sa sensibilité, se forge un son propre et résolument moderne. Ainsi, The Line nous transforme en bille de flipper, et nous fait rebondir d’un style à l’autre, d’un rythme à l’autre, pendant près de 8 minutes pour nous entraîner dans un final complètement psychotique et parfaitement sublime. La transition avec Stone Rose se fait naturellement, et marque d’ailleurs un autre point fort de Geyser  : la cohérence. Mais attention, cohérence ne veut pas dire répétition, qui mène bien souvent à l’ennui. Le seul ennui que l’on pourrait trouver ici, c’est celui qui arrive une fois que le disque est terminé. Stone Rose, donc, est de la même veine que son prédécesseur, avec une batterie de plus en plus épileptique face à l’incandescence des guitares. A ce moment du disque, on se dit que ça doit également valoir le coup en concert et on imagine déjà l’effet "mur de son" que peuvent créer les morceaux qui viennent de passer sur la platine.

Enfin, Hidden Sinner, aux élans davantage post-punk se transformant en épopée sonique, vient conclure un EP qui retient donc notre attention, et qui n’augure que du bon pour la suite, que ce soit de nouvelles compositions ou la découverte de ces morceaux sur scène - pour les Parisiens, vous en aurez d’ores et déjà l’occasion le 1er mars au Supersonic.

Beautiful Gas Mask In A Phone