Bonnet d’âne de rigueur pour le félin de la bass music d’outre-Manche, kidkanevil, pensionnaire régulier des labels First Word et Project : Mooncircle. Sur cette nouvelle beat-tape, Gerard Roberts se moque en effet sans vergogne de ses petits camarade de classe, de Shackleton à Wiley (via un eski noodle aussi parodique qu’efficace) côté UK en passant par les Neptunes ou Timbaland sur l’autre rive de l’Atlantique, en plus de leur en remontrer en terme d’audace dans la simplicité.

Le Londonien flirte en effet sur cette dunce cap beat tape courte et jubilatoire avec le savoir-faire d’un Matthew Herbert dans l’échantillonnage de sons d’objets découpés et réorganisés avec un sens du groove aigu (dès l’introductif simpleton avec ses cliquetis de bidules métalliques en mode The Mechanics Of Destruction que le Britannique signait à l’époque du pseudo Radio Boy).

Si les beats pop-corn et les synthés futuro-décadents reprennent régulièrement le dessus (op-6, 61 colours), on y entend ainsi des percus et clochettes en tous genres sur le tribal jabberwocky, des sound effects de logiciel audio daté sur le rigolard chad hugo (c’est lui), des scratches en plastoc de nintendocore délicieusement basse du front sur collectables, des boucles d’acapellas en bas âge sur le déhanché whachadoin (timbo interlude), un bestiaire trap asiatisant où les animaux de la ferme jouent les DJs (A$AP pocky) ou autres bruitages de jeu vidéo avec la drum’n’bass régressive d’un final irrésistible (baka riddim).

Chat c’est bon ça !

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