Sortie le vendredi 26 octobre 2018

1. Prism Psyche
2. My Acid Flight
3. Magic Carpet

En découvrant Chris Weeks il y a une demi-douzaine d’années via le premier des nombreux chefs-d’œuvre d’ambient radiante et texturée aux harmonies troublantes sortis par l’Anglais sous son véritable patronyme depuis, on était également tombé sur son projet Myheadisaballoon, dont le premier album à la croisée de la dream-pop et de l’indie lo-fi versant psyché venait de voir le jour en catimini. Enregistré en 2008 et publié seulement quatre plus tard après moult difficultés, ce Pop ! Goes the People avait perdu 6 morceaux sur 16 dans l’histoire, une injustice réparée ces jours-ci avec la sortie d’une version complétée et remastérisée, petit bijou anachronique de ce milieu d’automne pour les nostalgiques notamment du collectif Elephant 6 (The Olivia Tremor Control, The Apples in Stereo et compagnie) et de leurs vignettes à la fois immédiates et singulièrement arrangées, mais également de Sparklehorse sur un morceau comme A Strange Old Feelin’ ou surtout du Eels de la belle époque avec Dust Yourself Down, Honey et Run & Hide.

Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui, c’est la réactivation de l’alias au ballon à cette occasion par le Britannique, déjà particulièrement productif cette année en tant que Kingbastard (son incarnation électronica, cf. ici ou ) et surtout sous son nom, du superbe EP The Glass Ceiling à l’évocateur Journey to Mars en passant par les tout récents Observations of Distant Worlds, Sleepwaves et Aqualuna dont on n’a pas encore eu l’occasion de vous toucher un mot. Le nouveau-né s’intitule donc Paisley Modern et surprend en synthétisant des éléments de ces trois identités jusqu’ici relativement bien distinctes, sur trois instrumentaux plus abstraits qu’à l’accoutumée aux rythmiques électro syncopées et sur lesquels la voix, plus discrète voire absente, se retrouve reléguée au rang d’élément musical comme un autre.

Marimbas, synthés vintage et chœurs pitchés donnent ainsi à Prism Psyche des allures hédonistes autrement plus classieuses que celles des dernières sorties racoleuses de Caribou. Plus sombre et psychotrope, My Acid Flight penche quant à lui du côté de Kingbastard avec ses polyrythmies futuro-machiniques et ses distos warpiennes. Enfin, Magic Carpet, aérien voire envoûtant, convoque un ballet de drones célestes, d’arpeggiators stellaires et de synthés vaporeux dont les beats sautillent d’un nuage à l’autre sur une rythmique plus pop. Une réussite en somme, qui remet le projet au goût du jour et permet surtout à Chris Weeks de proposer aux néophytes une porte d’entrée idéale sur son univers bigarré.



( RabbitInYourHeadlights )

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