Sortie le vendredi 17 mai 2019

1. Stop Trying
2. What Ifs
3. Temporary Weakness
4. The End II /// Song of Joy
5. Untitled 32 (live off the land)
6. Dying Dying Dying /// Wake Wake Wake
7. Unreal Erections /// Severed Heads
8. Nothing Disease
9. Silhouette
10. Her Aim Is Tall
11. Stop Trying (jubilant reprise)
12. Unreal Erections /// Severed Heads (alternate outro)

S’il est signé depuis ses débuts sur le label Constellations, le projet Siskiyou n’a jamais véritablement lorgné vers le post-rock. Il s’agit plutôt d’une délicate pop à guitare, ici et là enrichie de délicieuses cordes frottées, comme sur un Nothing Disease explorant une palette d’ambiances allant de l’allégresse au mystère ou sur un The End II /// Song of Joy enrichi du violoncelle d’une Rebecca Foon officiant également au sein d’Esmerine.

Mais là où Siskiyou justifie sa signature sur le label canadien, c’est dans sa capacité à intégrer des constructions à tiroirs lui permettant de dépasser les frontières de cette pop qui, à l’image du plus décevant Keep Away The Dead, peut parfois être trop gentillette. Aussi, dès le Stop Trying initial, les délicats arpèges accompagnant une voix susurrée et s’excusant presque d’être là sont entrecoupés de passages plus ambiants sur lesquels s’immisce un spoken word répétant à l’envi : "trying is the problem ; you’re trying to get somewhere as if you’re not somewhere". Il s’agit en fait d’un extrait du film The Happy Show pour lequel Colin Huebert avait été chargé de composer la bande originale. Avec cette construction, l’’effet est en tout cas réussi et, de fait, la monotonie ne s’installe jamais.

Désormais seul maître à bord d’un projet qu’il coordonne, l’ex-Great Lake Swimmers prend le parti de ne rien faire d’autre que ce qu’il désire le plus profondément. Cela se ressent. L’ambiance est paisible et, dans l’esprit, certains morceaux peuvent se ressembler mais, de l’introduction d’une touche orchestrale façon Beirut sur Unreal Erections à la production resserrée d’un Her Aim Is Tall plus étouffant contrastant avec les grands espaces ayant inspiré le disque, il y a toujours un aspect qui relance la dynamique. Délicat et fondamentalement beau, Not Somewhere devrait ravir tous ceux qui s’étaient réconciliés avec Siskiyou à l’occasion de son prédécesseur Nervous.



( Elnorton )

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