Sortie le vendredi 20 septembre 2019

1. Maria Chavez Plays (Stefan Goldmann’s ’Ghost Hemiola’)

Estampillée musicienne d’avant-garde pour le meilleur ou pour le pire, la New-Yorkaise Maria Chavez use du vinyle comme principal matériau sonore et des platines pour seul outil de création et de performance live.

Plutôt que de continuer d’effrayer les potentiels curieux en théorisant à foison sur ce nouvel opus dont chaque micro-sonorité naît de la pure manipulation physique d’un vinyle du Ghost Hemiola de l’Allemand Stefan Goldmann (patron du label Macro qui publie justement ce Plays), œuvre-concept dont le disque "vierge" ne donne à entendre que le bruit statique du frottement du diamant sur sa surface, parlons musique et sensations : avec ce premier long-format enregistré, Maria Chavez s’impose avant toute chose comme une grande narratrice dark ambient d’obédience électro-acoustique, à l’image d’un Mika Vainio lorsqu’il privilégiait encore l’atmosphère à la pose, ou d’un Keith Fullerton Whitman sur une seconde partie d’album aux sonorités électroniques semi-aléatoires plus hypnotiques.

Le silence est présent mais toujours lourd de tension et les distorsions ou amplifications des craquements d’origine sont autant d’éléments anxiogènes qui s’en extirpent avec parcimonie pour dessiner les contours d’un purgatoire sonique aussi magnétique et intrigant qu’oppressant, évoluant peu à peu vers l’abstraction futuriste à mesure que les sources sonores s’étirent et se dégradent jusqu’au glitch sous les assauts de la Péruvienne qui finit par les faire sonner comme des arpeggiators ou des synthés, avant de renouer dans les dernières minutes avec les limbes menaçantes d’un drone désagrégé.



( RabbitInYourHeadlights )

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