Waxahatchee Saint Cloud

Sortie le vendredi 27 mars 2020

1. Oxbow
2 . Can’t Do Much
3 . Fire
4 . Lilacs
5 . The Eye
6 . Hell
7 . Witches
8 . War
9 . Arkadelphia
10 . Ruby Falls
11 . St. Cloud

Sans être partisan ou rôdé aux stratégies marketing, Merge Records a probablement distribué Saint Cloud quelques mois trop tôt. Certes, le 27 Mars 2020, nous en étions aux balbutiements du Printemps et les températures ressemblaient - au moins en France - à celles qu’affectionnent habituellement les juillettistes. Certes, une partie conséquente du globe était confinée, et certains pouvaient y retrouver un certain parfum de vacances.

Mais l’humeur n’était pas à l’insouciance et la légèreté. Et bien que Merge Records ne pouvait pas anticiper ce contexte, le climat n’était alors pas forcément propice à l’écoute compulsive du cinquième album de Katie Crutchfield, si bien que c’est un heureux hasard qui nous aura véritablement permis d’y revenir quelques mois après sa sortie.

Présenté de cette manière, il serait aisé de penser que Waxahatchee a réalisé un disque de pop légère comme il en existe tant. La vérité est plus subtile car, s’il était plus difficile d’apprécier le disque pendant cette quarantaine imposée, c’est principalement en raison d’un contraste trop élevé avec le sentiment libertaire qui se dégage des onze titres constituant Saint Cloud.

La pochette du disque traduit d’ailleurs cette énergie, présentant l’artiste vêtue d’une longue robe sur le toit d’un pick-up rempli de fleurs. Katie Crutchfield, qui dit en avoir terminé avec son alcoolo-dépendance, est prête pour l’aventure et nous y conduit avant même que nous ayons eu le temps de donner notre aval.

Musicalement, cette pop de chambre ne refuse jamais la convocation de guitares électriques et l’on pense aussi bien à Kristin Hersh qu’à Courtney Barnett (Witches). Entre deux ballades au rythme ralenti, les titres accrochent souvent l’oreille de manière rapide, qu’il s’agisse du printanier Can’t Do Much et sa rythmique martiale, de l’évident single Fire aérien au possible ou de Hell avec sa ligne de guitare en bois en rupture.

Il y a déjà dix ans, Katie Crutchfield nommait son projet artistique en hommage à la Waxahatchee Creek, en Alabama, où ses parents possédaient une résidence secondaire. Avec Saint Cloud, elle effectue un retour aux sources, aussi bien sur le plan musical que symbolique, puisque le titre de cet album est un clin d’œil à la ville d’origine de son père, en Floride.

( Elnorton )

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