À paraître dès vendredi, on est heureux de pouvoir partager avec vous un titre en avant-première de l’excellent nouvel album de The Blood Of Heroes dont nous étions sans nouvelles depuis plus de dix années maintenant.
Pensé comme la clôture d’une trilogie débutée en 2010 avec l’album éponyme puis prolongée en 2012 avec le cauchemardesque The Waking Nightmare, Nine Cities représente le futur (l’album inaugural étant le présent, le suivant, le passé) de l’univers imaginé par David Webb Peoples en 1989 dans le film qui donna son inspiration en plus de son nom au collectif entourant Kurt Gluck aka Submerged, maître d’œuvre de ce projet décidément hors-norme.

Nine Cities compte neuf morceaux portant chacun le nom d’une ville plus ou moins imaginaire (plutôt moins étant donnée notre propension actuelle à aller droit dans le mur) "enterrée profondément sous terre" et ayant chacun une vibration post-post-apocalyptique vraiment bien travaillée. Pour mettre sur pied ces atmosphères prenantes, fidèles au credo du collectif, on retrouve sur l’album pléthore d’intervenants : Justin K. Broadrick évidemment mais aussi Mick Harris (qu’on ne présente plus), Submerged à la basse, Enduser aux claviers, Dr. Israel et Burton C. Bell (de Fear Factory) aux imprécations (entre autres, le Blood Of Heroes actuel réunissant pas moins de seize artistes).

C’est ainsi que sur Dharamshala, en écoute ci-dessous, on compte pas exemple trois vocalistes : Jaymie Rodgers Pollack, Night Sins (avatar de Kyle Kimball, le batteur de Nothing) et Ajamari. C’est la "ballade" de l’album mais attention, ça sent toujours autant la fin du monde et sous les atours apaisés, l’inquiétude et la désolation sont bien présentes. Au fond, ce morceau se révèle bien représentatif de ce que Nine Cities donne à entendre : une forte mélancolie jamais résignée qui, le plus souvent, montre les crocs.

On le sait bien, les super-groupes font rarement de super-albums mais force est de constater que jusqu’ici - et donc jusqu’au bout - The Blood Of Heroes aura su préserver une vraie inspiration permettant de balancer à chaque fois de sidérants albums. On reparlera de celui-là très vite comme on parlera aussi du dernier Submerged, tous deux marquant le grand retour d’Ohm Resistance sous la lumière (qu’il n’avait de toute façon jamais quittée).

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