Le 15 juillet prochain sort, chez Jelodanti Records, un disque qui a presque trente années au compteur et qui n’avait jamais vu le jour. Il s’agit de l’éponyme de Miss Marvel, trio dont deux membres formeront par la suite Ulan Bator, et on est bien content qu’il sorte aujourd’hui pour la première fois en vinyle.


Avant Ulan Bator, il y eut Miss Marvel... On y trouvait déjà Amaury Cambuzat et Olivier Manchion mais aussi Franq De Quengo, que l’on connait aujourd’hui comme co-fondateur et programmateur du Sonic Protest Festival mais qui, avant ça, fit partie de pléthore de groupes tout aussi radicaux et intéressants tels qu’Ilitch, L’Autopsie A Révélé Que La Mort Était Due A L’Autopsie ou, bien sûr, Dragibus (liste non exhaustive). Un trio qui ne représente peut-être que les balbutiements de trois artistes qui comptent mais qui montre surtout à quel point chacun était, dès le départ, imprégné de talent.
Un trio au son abrasif et radical que l’on rapprochera volontiers de Sister Iodine, Deity Guns, Heliogabale ou encore Garbage Collector et de toute une frange de groupes qui, dès l’agonie des ’80s/le début des ’90s en France, participèrent à l’éclosion d’un style de musique, d’un son, d’un souffle et d’un esprit qui irriguent encore largement pas mal de disques sortant ici et aujourd’hui.

Miss Marvel, c’est les prémices d’Ulan Bator mais ce n’est pas Ulan Bator. Les deux entités partagent la même forme de radicalité mais, chez Miss Marvel, celle-ci s’exprime différemment. De manière peut-être plus spontanée, plus urgente. Le groupe, actif de 1991 à 1992, a des choses à dire et les dit bien et fort via d’abord deux cassettes puis surtout un premier album autoproduit qui ne verra malheureusement jamais le jour... jusqu’à aujourd’hui puisque Jelodanti Records s’apprête à le sortir pour la première fois en vinyle le 15 juillet.

On reviendra, à la faveur d’une chronique plus longue, sur la teneur de ce bel éponyme mais sachez déjà qu’il ne s’adresse pas qu’aux complétistes ou aux nostalgiques de tout poil mais bien plus aux amateurs.trices de musique indomptée. Ce premier album de Miss Marvel garde en effet encore toute sa pertinence et accompagne idéalement notre époque pour le moins confuse et perturbée. Pour en juger, cliquez simplement sur le lecteur en-dessous pour découvrir un titre incandescent en avant-première. Ça s’appelle Junkfood, c’est très représentatif de ce que donne à entendre ce premier album et c’est surtout très loin d’être vite ingurgité-digéré-oublié. Le morceau dure un peu plus de 4 minutes et multiplie les azimuts en faisant mine de s’arrêter pour repartir de plus belle. Comme il y a de grandes chances pour que vous succombiez, on vous conseille de garder les oreilles ouvertes et d’aller fureter à la mi-juillet du côté de Jelodanti Records pour en acquérir une copie puisque, fidèle au credo de ce label décidément passionnant, la musique est parallèle à l’objet qui la cerne et les deux sont tout simplement à tomber.

Beautiful Gas Mask In A Phone