Sortie le vendredi 29 mars 2024

1. Peace Sign 04:38
2. Last Frontier
3. Light in a Quiet Room
4. Monaco
5. I Came to See the Wreck
6. Stay Free
7. Last Night I Went Somewhere to Dream
8. Sunrise Chaser
9. Midnight Rider
10. Portland Rocks
11. Essaouira
12. Yesterday is Just a Song

N’est pas Slowdive qui veut... Ok, ce n’est pas beau de débuter un avis de cette manière, d’autant plus que le rapport d’influence s’est inversé en défaveur de Ride depuis 2017, lorsque chacune des formations reines du shoegaze a ajouté un chapitre à sa discographie après plus de vingt ans de silence.

Une fois n’est pas coutume, la hype va de pair avec la qualité des productions. Avec Slowdive et Everything Is Alive, la formation menée par Neil Halstead et Rachel Goswell est au sommet de sa forme tandis que Ride a fourni deux disques non dénués d’intérêt mais bancals avec Weather Diaries et This Is Not a Safe Place.

Interplay ne fait pas mieux que ses deux prédécesseurs. Pire, l’album avance, et il est difficile d’identifier un morceau un peu plus accrocheur. Pire, Last Frontier, le deuxième morceau, est si emphatique qu’il pourrait figurer sur un des derniers albums de U2.

Malgré son introduction avec une rythmique synthétique, Monaco élève néanmoins le niveau. Pour la première fois du disque, les constructions ne sont pas téléphonées et I Came to See the Wreck transforme ensuite l’essai. Et si ? Non. Avec les trois morceaux suivants, soporifiques au possible, l’envie d’abréger l’écoute prend le dessus.

C’est alors qu’arrive le petit miracle. Sur le disque précédent, Ride avait eu la bonne idée de nous faire gagner du temps en distillant la superbe introduction R.I.D.E., point d’orgue du disque, tandis qu’il faut aujourd’hui attendre le neuvième morceau pour retrouver cette ambiance qui a fait le succès de Nowhere ou Going Blank Again  : une batterie martiale et dynamique, une voix envoûtante, des effets de distorsion noyés dans la réverb’ et surtout une basse imparable. Tout y est, et même le supplément d’âme nécessaire aux grands morceaux.

A vrai dire, sans ce titre, cet avis n’aurait pas été rédigé. En effet, pourquoi consacrer un précieux temps pour descendre le dernier disque - moyen mais pas non plus indigeste, à l’exception peut-être des trois morceaux du milieu - d’une formation de chevet (malgré la petite pique en introduction, mais qui aime bien...) ? Cela n’aurait eu aucun sens. Mais, tapi au milieu de titres quelconques, Midnight Rider amène une fraîcheur inattendue qui s’estompe dès le Portland Rocks lourdaud qui suit. Seul Essaouira et son esprit downtempo inattendu chez Ride présente un relatif intérêt par la suite.

Est-ce que, comme dans le cochon, tout est bon sur ce disque ? Non, évidemment. Mais pour poursuivre l’analogie culinaire, il serait dommage de passer à côté du sot-l’y-laisse que constitue Midnight Rider qui s’écoutera compulsivement et à côté duquel on pourrait passer du fait de sa neuvième position et puisqu’il n’est étonnamment pas retenu parmi les quatre singles. Rien que pour ce titre, si l’ensemble reste insuffisant, l’écoute dInterplay se justifiera.



( Elnorton )

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