Sortie le dimanche 7 janvier 2024

1. Voyage to Fushimi-Ku
2. Romon Gate
3. Ascending Mount Inari
4. Ganriki-San
5. Power of the Eye God
6. Descending Mount Inari
7. Ganriki (theme)

Particulièrement apprécié dans ces pages pour son duo Tzolk’in avec le Français Gwenn Trémorin aka Flint Glass, dont les dernières traces discographiques remontent malheureusement à plus de 10 ans maintenant, Nicolas Van Meirhaeghe continue par contre de faire vivre à intervalles réguliers le projet solo Empusae, à la croisé de l’indus, de la musique électronique et d’un dark ambient aux influences ésotériques. Dernière sortie en date et l’une des plus belles de ce début d’année, Pilgrimage to Ganriki est comme son nom l’indique la mise en musique d’un pèlerinage du Belge à Kyoto, à gravir en 2H de marche intense le Mt. Inari pour rejoindre le sanctuaire d’une divinité shintoïste, Ganriki, supposée guérir les maladies oculaires.

Une véritable expérience mystique pour le musicien, qu’il qualifie d’épiphanie et qu’il tente donc de retranscrire en sept titres aux motifs récurrents, marqués par la musique traditionnelle japonaise dans sa veine la plus sombre et cinématographique, tout en percussions martiales, flûtes dissonantes, cascades de cordes capiteuses et autres choeurs de cérémonie guerrière. La première chose que l’on ressent à l’écoute de Pilgrimage to Ganriki, de la tension aride du diptyque Ascending Mount Inari/Descending Mount Inari à ce Ganriki Theme martial qui revient à plusieurs reprises sur l’album, c’est l’effort, la persévérance et l’abnégation, comme s’il s’agissait là d’un véritable périple dans la nature sauvage que le protagoniste ne pouvait mener à bien qu’au prix de ses ultimes ressources physiques et mentales. Une atmosphère d’abord inquiétante (Voyage to Fushimi-Ku) voire menaçante (les saturations de Romon Gate), puis lyrique (Ganriki-San) ou presque transcendantale (Power of the Eye God et son crescendo orchestral à faire dresser les poils) qui n’est pas sans évoquer le souffle épique des grandes fresques japonaises d’époque sur grand écran (on pense pourquoi pas à "Kagemusha" de Kurosawa), et même les élans tribaux de Tzolk’in dont le disque retrouve une partie de l’essence spirituelle et organique.



( RabbitInYourHeadlights )

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