Sortie le dimanche 11 février 2024

1. broken rant

On aime décidément le rap lo-fi de Dug Yuck, même en format resserré comme sur ce petit EP de 12 minutes en plusieurs mouvement imbriqués. Après le funeste et neurasthénique Stag Pant (#5 ici) avec l’excellent jamesreindeer, grand ordonnateur du collectif VI.VI.VII perpétuant l’esprit du défunt label Decorative Stamp, et l’impressionnant Cold Labor avec Babelfishh, tout aussi crépusculaire et minimaliste, qui figurait parmi nos albums préférés de l’an passé, cette échappée solo surprend d’abord en renouant avec un certain groove au boom bap plus dynamique, teinté de blues puis de jazz mais un jazz à la Sixtoo des 90s, aux basses rampantes et aux cuivres dissonants, l’Américain déroulant au micro ses courants de conscience d’un spoken word véloce et spontané façon Buck 65 ou Sole d’il y a 20 ans.

Toutefois, on ne se refait pas et après un intermède particulièrement dark et insidieux avec le compère Edison de Papervehicle aux platines, comme pour préparer l’intervention nasillarde de jamesreindeer dans les dernières minutes de l’EP, le beat se fait soudain plus squelettique, ralentissant la cadence sur fond de textures cristallines. Évidemment, tout cela s’avère éminemment frustrant, sachant combien ce genre de rap manque aujourd’hui, et on aurait rêvé d’un Ditch Hold de 50 minutes plein comme un oeuf en forme de suite de titres courts aux contrepieds constants... mais pas de quoi bouder notre plaisir pour autant !



( RabbitInYourHeadlights )

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