Sortie le vendredi 23 février 2024

1. Broken
2. Pattern in Heritage
3. Outside Selfland
4. Ritual
5. Kristiansand
6. I Came From Far Away
7. Tired But Not Lost
8. Greetings To Istanbul
9. A New Beginning

Musicien turc basé en Suède et entendu notamment sur le dernier album du Norvégien Jan Bang - fondateur du label Punkt et figure de l’ambient-jazz scandinave dont le Reading The Air en question en a surpris plus d’un en janvier avec ses chansons romantiques et éthérées à mi-chemin de David Sylvian et de The Blue Nile pour faire court (un très beau disque au demeurant dont on vous reparlera sûrement) -, Canberk Ulaş sortait en février via la prestigieuse écurie Jazzland un premier long-format aux allures de révélation instantanée.

Dominé par un piano impressionniste (Broken, Greetings To Istanbul) et surtout les capiteuses mélodies flûtées du duduk (également appelé doudouki), sorte de hautbois typique des musiques traditionnelles turques ou arméniennes et instrument de prédilection du musicien (également aux claviers, à la sansula - équivalent d’un kalimba couplé avec un tambour pour servir de caisse de résonance -, aux samples et autres programmations électroniques), Echoes of Becoming bénéficie de la crème de cette scène nordique aux confins du jazz atmosphérique et des musiques expérimentales, de Jan Bang donc au sampling (I Came From Far Away, avec également Eivind Aarset à la guitare électrique), à la trompette d’Arve Henriksen (Supersilent) avec ses textures si caractéristiques sur Ritual, en passant par Bugge Wesseltoft au piano néo-classique sur A New Beginning et divers intervenants au spoken word et au chant (Ritual, I Came From Far Away, Tired But Not Lost).

En résulte un album d’une douceur profondément méditative sans être lénifiante pour autant, où les sonorités du duduk sont souvent couplées avec des nappes d’harmonies éthérées (A New Beginning, et Pattern in Heritage, tiré de sa fausse quiétude par d’étranges respirations et glitchs rythmiques) ou de souffles crépitants comme saisis par la glace (Kristiansand), voire de discrètes pulsations de basses fréquences (Outside Selfland). Il y est question d’exil, d’héritage, de quête de soi et de nouveau départ, mais surtout, finalement, de trouver sa place entre deux cultures brassant le chaud et le froid, le fatalisme méditerranéen et la mélancolie des hivers sans fin, équilibre que ce disque envoûtant incarne à la perfection.



( RabbitInYourHeadlights )

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