Sortie le vendredi 29 mars 2024

1. 1987
2. Into The Loving Arms Of Your Enemy Voir la vidéo Ed Harcourt - Into The Loving Arms Of Your Enemy
3. Broken Keys (feat. Greg Dulli)
4. Strange Beauty
5. The Violence Of The Rose
6. Ghost Ship
7. Deathless
8. Anvils And Hammers
9. My Heart Can’t Keep Up With My Mind
10. At The Dead End Of The World (feat. Stevie Parker)
11. Seraphina
12. El Magnifico

Joli mois de mars pour les poppeux britanniques rescapés de la période bénie du milieu des années 2000 puisqu’une semaine après Elbow et leur Audio Vertigo plus que décent, c’est Ed Harcourt qui repointe le bout de son nez avec El Magnifico, successeur plus inégal mais parfois tout aussi charmant du chouette Monochrome To Colour de 2020. Si l’on attend plus forcément du Londonien les mêmes élans à la fois lyriques et bricolés qui présidèrent il y a déjà plus de 20 ans aux sommets Here Be Monsters ou mieux encore From Every Sphere, chef-d’oeuvre mésestimé que l’on ne se lassera jamais de défendre, on se régale ainsi sur ce 10e long format officiel (ou quelque chose comme ça) de quelques franches réussites, conservant pour certaines le même genre de télescopages un peu à part d’arrangements luxuriants, de chant fiévreux et de rythmiques lo-fi qu’à la grande époque - des boîtes à rythme du single Into the Loving Arms of Your Enemy aux craquements de vinyle des drums samplés sur la ballade Anvils & Hammers, en passant par le bien-nommé Strange Beauty.

Force est de constater que la chamber pop orchestrale aux subtiles digressions baroques lui sied encore assez merveilleusement (1987, My Heart Can’t Keep Up With My Mind), tandis que l’électricité du très efficace Deathless, dont les refrains denses et clairs-obscurs contrastent avec des breaks graciles et lumineux, fait son petit effet. La sérénade au piano dépouillée par contre, c’est déjà un peu moins ça, comme en témoigne le tiédasse The Violence of the Rose... quant à l’hymne de stade, on en vient carrément à regretter la tentative. Broken Keys avec Greg Dulli des Afghan Whigs en guest vocal s’avère en effet être le point faible voire le point noir du disque, plus proche de Coldplay que de The Beautiful Lie, l’autre duo de ce nouvel opus avec Stevie Parker peinant par la suite à relever le niveau avec son romantisme un brin dégoulinant, de même que la sirupeuse ballade Seraphina. Heureusement, on reste sur une impression positive grâce au final El Magnifico dont le piano/voix aux incursions hispanophones se pare avec sobriété de guitare acoustique et de cuivres mariachi.

Pour résumer, ni vrai Magnifique ni Bebel fatigué de la pop fébrile et enluminée, Ed Harcourt est toujours là, brillant un coup sur deux et c’est déjà pas mal dans le morne paysage indie pop des années 2020.



( RabbitInYourHeadlights )

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