Sortie le vendredi 3 mai 2024

1. Of the Body Subtle
2. Tongue of Fire
3. Pure Realm
4. Body of Light

Presque 3 ans après le superbe Citadels & Sanctuaries, on renoue avec la facette la plus mystique et feutrée du clarinettiste new-yorkais, les incursions free et dissonantes en moins et la batterie en sus. Avec Body of Light, c’est à un jazz atmosphérique aux nappes presque ambient que nous convie ainsi le passionnant Jeremiah Cymerman, où circonvolutions flûtées et affleurements saturés sont d’abord seuls à surnager dans un océan de reverb et d’harmonies de synthés claires-obscures (Of the Body Subtle), bientôt rejoints néanmoins par des pulsations basses aux élans presque industriels et aux contrastes sismiques (Tongue of Fire) puis par un violoncelle et une guitare tirant sur le genre d’ambient/post-rock évocateur cher à Astrïd, les idiophones ballotés par le vent et autres field recordings aidant (Pure Realm).

Titre le plus rythmique mais aussi le plus arrangé (violon impressionniste et basse fataliste notamment), Body of Light, enfin, voit culminer l’inspiration élégiaque du musicien sur 15 minutes aux fûts downtempo et à la clarinette irradiant la mélancolie. Étonnamment, l’auteur du doomesque Sky Burial, qui nous l’avait fait découvrir en 2013 par un bout plus proche d’un Colin Stetson versant caverneux, vient peut-être de livrer son disque le plus accessible, mélodique et introspectif sans pour autant renier ce goût jamais démenti pour des textures incandescentes et angoissées, plus ou moins sous-jacentes ici mais toujours au service d’une forme singulière de spiritualité, comme taraudée par le doute et par la tentation.



( RabbitInYourHeadlights )

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