Sortie le vendredi 29 novembre 2024
1. Ours
2. Mass
3. Quasar
4. Alta Ripa
5. Nox
6. Vineta (feat. Tom Adams)
7. Fama
8. Mere
Exit l’electronica aux élans jazzy et modern classical des précédents opus chez Erased Tapes ou l’ambient hantée plus expérimentale et dronesque d’un Mare Nostrum chez Hymen : avec Alta Ripa, Ben Lukas Boysen s’attaque au type de techno stellaire et texturée dont le compère de label Rival Consoles a fait son terrain de jeu privilégié (Quasar), ringardisant en un instant le ratage aseptisé du dernier Jon Hopkins. À l’image de Fama, c’est en effet le même genre d’envolées polyphoniques aux synthés analo vaporeux que celles du Britannique à la grande époque que convoque l’auteur de Spells sur ce disque, dont les sonorités évoquent le rêve d’un futur jamais réalisé, en particulier sur ses passages les plus ambient et méditatifs tels que l’intro de Ours, le final Mere ou plus encore le morceau-titre, magnifique rupture de milieu d’album.
On repense aussi un peu à l’IDM des débuts sous le pseudo Hecq, qu’avait brièvement ressuscitée la compil d’inédits Horror Vacui il y a quelques années, mais en beaucoup moins déstructuré, surtout en termes de rythmiques avec cette dynamique techno certes tout sauf simpliste et superbement contrastée mais symptomatique d’une évolution de l’Allemand vers des sphères à la fois plus mélodiques et plus léchées côté production (cf. l’irrésistible Mass), que regretteront sans doute quelques puristes de la première heure. Qu’à cela ne tienne, le résultat n’enlève absolument rien au brillant de son inspiration, en témoignent aussi bien ici le syncopé Nox dont les beats puissants soutiennent un spleen évanescent, que l’étonnant Vineta tout en harmonies délicates et arpeggiators ascensionnels magnifiés dans sa seconde moitié par les choeurs susurrés du songwriter berlinois Tom Adams. Une très belle réussite dans son genre.