Sortie le mardi 26 novembre 2024
1. An Ebullient Instant In a Lifeless Life
2. I Dragged You Into The Tunnel At The End Of The Light
3. A New Bottom
4. The Harbinger of Disaster
5. The Inner Chambers Of A Heart
6. King Of Guilt
7. An Inkling 1
8. I Remember Fun
9. The Self Exile Of The Self
10. Quietude
11. An Inkling 2
12. For Your Volcanoes, Love
Après une période d’inactivé discographique de 3 ans et demi, autant dire une éternité pour le musicien brésilien capable il y a encore quelque temps de nous gratifier de 4 ou 5 longs formats la même année, on retrouve enfin Gimu sur un label local de son pays natal, Confusão Records, avec un nouvel opus dont le titre nous replonge d’emblée dans le genre de tourments intimes caractéristiques de ce sculpteur de textures aux drones érodés.
Construit de manière atypique pour le genre avec des morceaux très courts aux allures d’interludes (An Inkling 1 & 2, sortes de condensés d’interférences radicales) et d’autres plus ou moins longs, jusqu’à 20 minutes pour l’odyssée finale For Your Volcanoes, Love, le successeur du superbe An Outburst, A Yell surprend d’abord par ses abstractions particulièrement épurées et sans concession (An Ebullient Instant In a Lifeless Life, I Dragged You Into The Tunnel At The End Of The Light), se contentant dans un premier temps de crépitements à la limite du bruit blanc pour mieux laisser affleurer tour à tour par la suite la mélancolie hantée des synthés (A New Bottom, The Self Exile Of The Self), le mal-être d’une noise organique aux grouillements anxiogènes (The Harbinger of Disaster), les limbes éthérées d’un bonheur désormais hors de portée (I Remember Fun) ou encore les radiations noires du paradoxalement apocalyptique Quietude, tout en retournant régulièrement à ce dépouillement crépitant et désolé du début (The Inner Chambers Of A Heart), vrillé de samples bitcrushés (King Of Guilt), symbole d’une psyché délabrée par la solitude, la culpabilité et autres sentiments venus tout droit du 36e dessous.
Comme toujours avec Gilmar Monte, tout est affaire de production et de sonorités en déréliction, cette manière de distiller la substantifique tristesse d’une harmonie ambient gondolée par le temps ou craquelée par les vents d’une tempête sous un crâne, ou de magnifier bruitisme et contemplation en poussières de regrets comme sur cet interminable et néanmoins merveilleux tunnel final. On ne va pas s’en cacher, sa musique nous avait manqué et le fait qu’elle se mérite plus que jamais sur cet album plutôt ardu même pour lui ne nous la rend que plus précieuse.