Sortie le vendredi 15 août 2025
1. Opening Theme
2. The Torch
3. Return to the Graveyard
4. Things Come Together Again
5. The Balafon Sings
6. Between Goree and the Rock
7. Invocation of a New World
8. The Deep
9. The Unveiling
10. Under African Stars
11. End of the Line
12. Goodbye Songland
13. Border Crossing Theme
14. Back To This World
15. TV Off.
Après le harsh noise des débuts puis le virage black metal qui les mit notamment sur le radar des aficionados du Roadburn Festival il y a quelques années, Jay Gambit et son groupe à géométrie variable ajoutent une corde à leur arc avec cette bande originale très ambient d’un long-métrage documentaire du Burkina Faso signé Boubacar Sangaré, "Djéliya, mémoire du mandingue", qui suit les traces d’un jeune Africain traversant le pays pour devenir griot et ainsi prendre la suite d’un père qu’il n’a jamais connu.
Le film n’est pas encore sorti et l’Américain lui-même à en croire les liner notes sur Bandcamp ne semble pas savoir où en est sa distribution, mais on peut d’ores et déjà se régaler de cette mise en musique au fort pouvoir d’évocation, qui voit Crowhurst se réinventer dans son ambition en termes d’arrangements (synthés, flûte, harpe, instruments africains à cordes et percussions) sans pour autant renier son ADN du côté obscur. Méditations inquiétantes tout en nappes à la fois insidieuses et éthérées (Opening Theme) ou plus opaques et lancinantes (Border Crossing Theme), incantations fantasmagoriques aux distorsions psyché (The Torch, Invocation of a New World), envolées rétrofuturistes émaillées de pulsations primales (Things Come Together Again, Under African Stars), drones de cordes frottées (The Balafon Sings, Goodbye Songland, Back To This World) et autres abstractions épurées où surnagent d’étranges vocalises mystiques (Between Goree and the Rock, The Deep) : Djeliya, Memory of the Mandingue s’écoute comme un album en bonne et due forme, propice à insuffler dans l’imaginaire de chacun un récit et des sensations relatives à son propre subconscient.