Sortie le vendredi 5 septembre 2025
1. Radio Chaos (The Lockdown Syndrom)
2. Radio K.O. hits the Dancefloor (O.K. Choral Klub Mixx)
C’est peu dire que Julien Ash et ses Nouvelles Lectures Cosmopolites ne chôment pas. Albums solo, collaborations : rare est la semaine où l’on n’entend pas prononcer les trois initiales de son prolifique projet. Avec une constance qui force l’admiration, l’inspiration du Pape du (vrai) underground, telle la mythique Fontaine de Jouvence, semble intarissable. De cette source magique, jaillit régulièrement un album génial. Radio Chaos est de ceux-ci.
Tout commence par un torrent, un flot impétueux de décibels rythmé par une cavalcade jazzy, emportant l’auditeur dans un prologue aussi inhabituel qu’haletant. Tout au long de celui-ci, s’agglutinent des sédiments sonores qui enrichissent les écoulements musicaux de ce premier mouvement. Le fracas fait place à l’apaisement, laissant aux drones majestueux le temps de se déployer sur la durée. Larsens, stridences atonales, il y a dans Radio Chaos des réminiscences de l’excellent Cave Crawlers - on ne l’écrira jamais assez -, réalisé avec Pete Swinton. De rapides fiévreux en gorges souterraines, NLC nous embarque dans une odyssée musicale à travers la confusion générale des éléments. Loin d’être galvaudé, le terme renvoie ici à un unique morceau de quarante-cinq minutes, inscrivant cette pièce dans la bibliothèque monolithique du mage de Céret, non loin de sa fabuleuse Trilogie des Inhabitants.
Porté par une énergie libératrice, Radio Chaos s’autorise toutes les digressions, accueillant en son cœur, ici un sample cinématographique du siècle dernier, là une boîte à rythme hypnotique tirant soudain le morceau vers des sonorités plus électroniques (on pense aux albums de Julien Ash avec Grosso Gadgetto ou Innocent But Guilty). Avec une science des transitions ultra maîtrisée, le duo passe d’une ambiance à une autre avec une fluidité déconcertante, incorporant les ingrédients habituels de sa mixture avec toujours autant de goût : le piano, le saxophone intense d’Aloïs L., tout arrive à point nommé. Et pour celles et ceux qui auraient trouvé l’expérience trop courte, Radio Chaos s’enrichit d’une version alternative (intitulée Choral Klub Mixx) qui propose vingt-cinq minutes de relecture de son prédécesseur. Un grand cru.