1. Ethel
2. Macon Heights

Sortie le vendredi 31 octobre 2025

Deux titres, c’est peu mais c’est aussi suffisant pour retomber dans les filets d’.

Aucune nouvelle depuis 2021 et le lumineux Anabasis. Que devenait (aka L’Effondras) ? Où était-il passé ? Eh bien, simplement, il mutait. Une mue entamée sur le précédent avec l’arrivée de Raoul Vignal à l’autre guitare et qui continue aujourd’hui. Une mue qui se concrétise par l’apparition du chant et par quelques envolées ambient. En même temps, il ne s’agit que d’un EP de deux titres, ce qui explique probablement pourquoi les traits nouveaux apparaissent à ce point en exergue. Ils ne sont pas dilués sur la longueur comme pouvaient l’être ceux dAnabasis.
Mais au final, est-ce si différent ? Oui, ça l’est. C’est d’abord très apaisé. Les lignes de chant lointaines, noyées sous la masse, apportent de la douceur et de la rondeur aux angles habituels de L’Effondras. Quelques overdubs, quelques trifouillages et pas mal d’exploration finissent par donner cet Ethel plutôt majestueux, qui sent très fort la recherche en studio et c’est bien pour cela, principalement, que ce nouvel EP est différent.
Le côté instinctif - bien que n’ayant pas totalement disparu - laisse la place à quelque chose de plus révisé. Toutefois, on sent bien que L’Effondras reste ce qu’il est. La part belle aux développements au long court et aux changements de structure en cours de route et si les crocs sont encore un peu plus en retrait, on est quand même très loin de l’eau calme.
Ce premier morceau a donc des airs de slowcore et de blues. On retrouve à la fois la guitare tellurique de Pierre Lejeune - associée à celle plus arrondie de Raoul Vignal - et le touché animal de Nicolas Bernollin mais dans des bornes de temps resserrées (les deux titres autour des 6 minutes).


Le second, Macon Heights, est totalement muet. Il file une dentelle plus ambient, plus texturée mais montre toujours cette capacité singulière à se connecter à l’environnement, comme si on entendait la conversation des arbres, le bruit de l’humus et tout l’écosystème qui grouille sous les strates. Pas de batterie, des guitares altérées et quelques minutes qui transportent ailleurs, dans l’infrazone, l’enfoui, l’abstrait. On entend bien le logo que le groupe s’est choisi comme totem, un point dans un cercle, un symbole à la fois ponctué et circulaire, bref mais perpétuel.
Du coup, c’est vrai que c’est très différent mais au fond, on retrouve exactement la même matière. Il faut dire aussi que les deux morceaux datent de l’époque dAnabasis dont ils n’ont jamais rejoint la tracklist - ils se détachaient trop du reste. Devenus des work in progress entre 2019 et 2024, ils prennent la forme qui nous parvient aujourd’hui mais on sent bien qu’ils auraient encore muté s’ils étaient sorti à un autre moment. Et dans cette gestation très lente, force est de constater que les traits principaux, même fortement retravaillés, perdurent.
Et rien à faire, une nouvelle fois, même sous une nouvelle forme, on est complètement pris.


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