Sortie le mardi 4 mars 2008
1. The Destruction of the Art Deco House
2. Dreaming of the Plum Trees
3. Calliope
4. Hometown Hooray
5. Lindberghs Metal Birds
6. A Beast Washed Ashore
7. Napolean At Waterloo
8. Hung on a Thin Thread
9. Vessels
Vous la connaissez peut-être sous le nom de Casey Dienel, cette jeune américaine (22 ans seulement au compteur) nous avait gratifié dès son plus jeune âge d’un Wind-Up Canary , premier album prometteur sorti en 2006. La voici de retour sous le nom White Hinterland et accompagnée d’une formation de 9 musiciens, ni plus ni moins. Cette artiste folk, dont la voix en partie similaire à celle de Joanna Newsom est toutefois moins agressive et plus attendrissante, fait preuve d’une étonnante maturité et nous livre une œuvre riche et surprenante.
Ce Phylactery factory frappe par sa diversité, chacun des 9 titres de cet opus possédant une forte identité, ce qui n’empêche pas une certaine légèreté de s’établir en de fil conducteur. Les rythmiques très recherchées sont le point fort de ces compositions, et si le piano en est l’élément principal, ce sont indéniablement les arrangements subtils, discrets et souvent empruntés au jazz qui confèrent une saveur particulière à ces créations. Un fait qui s’illustre d’emblée avec The Destruction of the Art Deco House où basse et batterie sont mises en sourdine pour finalement mieux ressortir et ajouter au côté souvent inquiétant qui pèse sur cet album. Car si la douceur du chant de Casey Dienel est un fait, on ne peut s’empêcher de ressentir tout le côté sombre de la pochette de l’album qui se cache derrière certains titres dont A Beast Washed Ashore est le meilleur représentant.
On profite tout autant des moments plus lumineux comme sur Hometown Hooray où les touches de piano caressées tout du long apportent un côté très aérien et concluent avec grâce le morceau. Lindberghs + Metal Birds nous permet dans la foulée d’effectuer un détour sur le territoire plus pop de Laura Marling dont le très réussi premier album Alas I Cannot Swim vit le jour à la même époque.
Un ensemble de constructions rythmiques intéressantes mais qui ne serait rien sans les 2 points d’orgue diamétralement opposés de ce Phylactery factory : Napoleon at Waterloo d’une part, au premier abord discret puis progressivement gagné par une mélodie endiablée et parachevé avec audace et Vessels d’autre part qui effectue une conclusion tout en douceur sur un duo inédit corde et cuivre.
Un album sans guitare où le filet de voix de Casey Dienel, souvent à la limite de la rupture, ajoute à l’instabilité de l’ensemble et permet selon l’humeur de ressentir différentes émotions véhiculées par cet univers aux multiples facettes.