1. Carry Home
2. I’ll Take Care Of You
3. Shiloh Town
4. Creeping Coastline Of Lights
5. Badi-Da
6. Consider Me
7. On Jesus’ Program
8. Little Sadie
9. Together Again
10. Shanty Man’s Life
11. Boogie Boogie

Sortie le mardi 21 septembre 1999

Mark Lanegan. On connait tous. Les Screaming Trees. Sa collaboration avec Josh Homme chez les Queens of the Stone Age. Et même sa carrière solo qui devrait bientôt accoucher d’un nouvel opus, seconde collaboration avec Isobel Campbell. Pourtant dans la carrière de l’atypique songwriter il reste un disque. Merveilleux. Oublié. Poussiéreux. Tout comme les chansons qu’il renferme.

I’ll Take Care of You . Aussi surprenant que cela puisse paraitre c’est un disque de reprises. Uniquement. Et pourtant. Un disque sublime. Où le ténébreux songwriter rend hommage au folk et au blues. Et donc à travers des chansons qu’il n’a pas écrites. A vrai dire, on s’en doutait un peu. Mais cette fois c’est sûr. Mark a tout d’un érudit. Pas du genre à choisir des classiques. Exit Dylan ou Neil Young. Il sera donc question de Tim Hardin, Buck Owens ou Steven Harrison Paulus. Ces noms ne vous disent rien ? A vrai dire moi non plus. Il y en a même qui n’ont aucune réponse sur Google. Au lieu de simplement étaler sa culture musicale, le beau Mark signe un disque magique et atemporel. Des chansons crasseuses et brutes interprétées par le timbre parfait de Lanegan.

Des reprises et un style qui changent. Oubliez les précédents albums. Oubliez les Screaming Trees et leur grunge bruyant. Song for the Deaf et son hard-rock. I’ll Take Care of You est un disque sombre. Beau à en pleurer. Tout est clair dès le premier morceau. Carry Home. Un titre dépressif au possible. Pour les longues après-midi de pluie. Les matins de cuites. Les froides soirées d’hiver. Le son est chaud. La voix de Lanegan rassure et entraine. Une ballade dans l’Amérique profonde en compagnie du poète. La route défile. Les verres qui s’enchainent. Et Lanegan. Hypnotique. Qui nous captive. Toujours. Cigarettes, Whisky & Lanegan . Un adage qui conviendrait parfaitement. I’ll Take of You révèle une facette plus sombre et tourmentée de son auteur. Un univers noir. Dépressif. Mais digne. Lanegan ne gémit jamais. Il reste debout.

A l’écoute d’un titre comme Creeping Coastline Of Lights, on se dit qu’il ne s’est vraiment pas trompé dans le choix des morceaux. Un homme de goût. Définitivement. L’interprétation est parfaite. Les cuivres de Consider Me. La voix de fumeur de Lanegan. En soi, avoir (re)découvert de tels trésors rend l’ensemble aussi méritant que de les avoir soit même composés. Un univers plus calme. Mais pas bucolique pour autant. C’est la tempête sous des aspects enchanteurs. Une façade. Seulement. Car les titres sentent parfois la colère. Laissent apparaître le visage tourmenté de l’américain.

Personnage attachant, Mark Lanegan arrive à recréer avec la musique des autres son propre univers. Beaucoup de drogues et d’alcool et un indéniable talent. Un univers tourmenté. Que l’on voudrait voir creuser. Plus souvent. Avec ses propres chansons. Loin du boucan de son groupe d’origine. Ce n’est malheureusement que rarement le cas. Quelques titres avec une rythmique plus enjouée offre un peu de répit. C’est toujours aussi beau et plus ou moins dépressif (Shiloh Town). Lanegan rend hommage au folk. Soit. Il est pourtant intéressant de constater que d’autres musiciens punk ou grunge avant lui ont toujours exalté leur attirance pour le folk. Joe Strummer ou Cobain entre autres. Mais l’américain pousse plus loin. Il n’est pas rare qu’il sorte des disques folk plus apaisés. En solo. Toujours. Pourtant, aucun ne parvient a recréer l’univers unique de I’ll Take Care of You . Son meilleur disque. Tout simplement. Mais également l’un des meilleurs des années 90. Un trésor oublié. A garder précieusement. Que l’on sort parfois. Que l’on hume délicatement. Pour mieux replonger la fois suivante.

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