Sortie le mardi 11 mai 2010
1. Terrible Love
2. Sorrow
3. Anyone’s Ghost
4. Little Faith
5. Afraid Of Everyone
6. Bloodbuzz Ohio
7. Lemonworld
8. Runaway
9. Conversation 16
10. England
11. Vanderlyle Crybaby Geeks
Bien que Boxer était, en 2007, le véritable sommet de la discographie de The National, ce - déjà - quatrième album marquait le début de l’intérêt du grand public pour la formation menée par Matt Berninger, peut-être pas tant pour la qualité intrinsèque de l’album que pour la participation de Sufjan Stevens sur deux morceaux.
Aussi, ce cinquième album avait tout du traquenard pour les new-yorkais, qui avaient plus à perdre en crédibilité qu’à y gagner. Que pouvaient-ils prouver de plus ? Leurs possibilités étaient relativement réduites puisqu’ils pouvaient, au choix, en rester là en se séparant, rentabiliser l’affaire en devenant une machine à singles, continuer ce qu’ils ont toujours fait, voire se renouveler totalement en faisant leur propre Kid A ...
Finalement, l’orientation choisie par le groupe, à l’écoute de ce High Violet, ne surprendra pas les fans de la première heure. The National ne sera jamais une machine à singles (aucun titre de cet album ne sonne comme tel, à l’inverse, par exemple, d’un Mistaken for Strangers sur Boxer ), ni même un groupe capable (ou soucieux...) de réaliser son Kid A et ainsi repousser les limites musicales contemporaines.
Non, The National se cantonne, sur ce High Violet, à ce qu’il a toujours fait. Des chansons faussement pop qui se méritent. Et ici peut-être encore plus que sur Boxer ou Alligator ... Pas de géniale introduction à la Fake Empire sur cet opus. Terrible Love, dans ce domaine, se fait plus discrète, mais extrêmement efficace au fil des écoutes.
La voix de Matt Berninger semble ici encore plus émouvante et épanouie que jamais, ce qui tendra à compenser des compositions moins énergiques que sur les deux précédents albums. Qu’importe, les envolées lyriques d’Afraid of Everyone (avec toujours Sufjan Stevens en invité, cette fois-ci aux choeurs), d’un Anyone’s Ghost où la part belle est faite à Bryan Devendorf derrière ses fûts, ou encore de Conversation 16 ou Bloodbuzz Ohio s’écouteront sans modération.
A défaut d’avoir effectué un virage à 180°, The National poursuit son petit bonhomme de chemin sur l’autoroute qui les conduit davantage encore vers une discographie frôlant la perfection... Et si c’était en continuant de nous charmer sans changer sa recette que The National repoussait les limites ?