Sortie le mardi 23 mai 1961

1. Africa (16’26)
2. Greensleeves (9’55)
3. Blues Minor (7’20)

Marquant les débuts de Coltrane sur le label Impulse ! naissant dont il allait participer à construire la réputation au fil des années 60 avec des albums tels que Meditations ou A Love Supreme, les deux premiers morceaux d’ Africa/Brass doivent beaucoup à McCoy Tyner, magistral notamment en solo sur le break décomplexé du plat principal Africa, pièce urbaine et urgente de plus de 16 minutes aux frontières du jazz modal et du hard bop, zébrée des cuivres plus ou moins lyriques ou dissonants arrangés par le pianiste lui-même en collaboration avec le clarinettiste et saxo alto californien Eric Dolphy, alors en plein pic de créativité trois ans avant son décès prématuré.

Les harmonies du brass band fort de quinze musiciens se font ensuite solaires et sur une adaptation de la ballade anglaise Greensleeves qui voit Coltrane au saxo soprano renouer avec le son plus aiguisé et l’esthétique de composition de l’homérique et vibrant My Favorite Things avec l’appui de Tyner dans cette même veine cinématique au piano qui a très certainement inspiré le compositeur et trompettiste Terence Blanchard - à l’oeuvre notamment sur les bandes originales des films de Spike Lee - avant que le saxo ténor aussi nerveux qu’irréductible du maître ne reprenne les commandes pour un Blues Minor hard bop et new-yorkais jusqu’au bout des anches culminant sur un crescendo épileptique d’Elvin Jones à la batterie, le genre de final qui sent la sueur et les nuits sans fin malgré la petite demi-heure de l’ensemble.

Court mais plus essentiel que jamais.



( RabbitInYourHeadlights )

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