Sortie le lundi 6 septembre 2010
1. Sideline
2. Human Eyeballs On Toast
3. Guilt’s Tune
4. When I’m Gone
5. With A Kay
6. Pulling The Rain
7. Hello To Nils
Opéré du genou fin 2009, le jeune américain en plein travail sur le successeur de Home (2008) en compagnie de son collaborateur et ami le pianiste berlinois Nils Frahm - de passage en France la semaine prochaine avec Rachel Grimes - dut changer ses plans en début d’année, subissant le contrecoup de l’intervention. Après avoir annulé sa participation à la tournée d’Efterklang, reporté ses propres concerts en solo et repoussé à 2011 la sortie de cet ambitieux projet dont l’enregistrement allait nécessiter la constitution d’un groupe, Broderick choisit donc par la force des choses de prendre trois mois de repos dans sa famille en Oregon. L’occasion de trouver entre deux séances de thérapie l’inspiration pour des chansons qui allaient pour la première fois naître de sa plume et non de l’un ou l’autre de ses instruments, au point d’ouvrir ce mini-album sur une minute et demie de chant à nu, un exercice que l’on attendait pas forcément de la part de ce discret multi-instrumentiste auteur l’an dernier avec Machinefabriek du fabuleux Blank Grey Canvas Sky.
Couchées sur bande en une seule journée d’avril au Type Foundry Studio de Portland, les sept morceaux qui composent How They Are reflètent à la fois l’intimité et la solitude de la démarche par l’accompagnement modeste mais limpide d’un piano ou d’une guitare acoustique mettant en valeur le chant de Peter, et paradoxalement une certaine urgence, celle de l’enregistrement bien sûr mais aussi et avant tout celle de vivre, tout simplement, loin de la pression et de la grisaille du quotidien.
Et lorsque Peter salue Nils en fin de disque, comme en réponse à Peter Is Dead In The Piano sur The Bells, petit chef-d’oeuvre de néo-classique délicat et dépouillé produit par Broderick l’an dernier et réédité à plus grande échelle en février par le label anglais Erased Tapes sur lequel les deux hommes sont signés, c’est à un véritable réveil à la vie et à ses possibles que l’on assiste, voix et accords n’irradiant plus seulement de cette sagesse apaisante qui de Nick Drake à J. Tillman demeure l’apanage des plus grands (sublime With A Kay), mais aussi de cette humanité plus proche de nous que jamais dans ses imperfections.