Sortie le mardi 12 octobre 2010
1. This Is The Scrunchyface Of My Dreams
2. Song For The Greater Jihad
3. Grunt Tube
4. Nerd Future
5. The End Of Sex
6. Death For Christmas
7. Gall
8. Rendering The Juggalos
Si l’on a souvent évoqué Talk Talk pour louer dans ces pages l’admirable sens de l’espace sur lequel s’appuient les compositions épiques et majestueuses de Shearwater, c’est plutôt aux derniers albums de David Sylvian que l’on pense en découvrant ce nouveau projet de Jonathan Meiburg, et en particulier à Blemish.
Car l’espace ici, martelé de bruits oppressants et zébré de drones angoissants ou autres crescendos menaçants, suinte le plus souvent a claustrophobie, terrain de prédilection d’un Jamie Stewart (Xiu Xiu, Former Ghosts) qui va jusqu’à mimer le timbre éteint du dandy anglais (Death For Christmas, ou encore Grunt Tube et sa vidéo ci-contre signée par Stewart lui-même) lorsqu’il emprunte le micro au texan formant avec lui ce véritable Janus musical, dont le nom fait étrangement référence à un documentaire sur les grands requins blancs daté du début des années 70.
Blue Water / White Death, sérénité / angoisse, espace / claustrophobie, minimalisme mélodique / foisonnement acousmatique, une dualité qui confère tout leur pouvoir de fascination à ces huit morceaux d’ambient acoustique captés dans toute leur tension retenue par John Congleton (The Paper Chase), et lorgnant parfois sur une folk hantée d’inspiration anglaise (Song For The Greater Jihad, The End Of Sex, ou Rendering The Juggalos sur lequel Jamie Stewart finit par manquer d’air pour finalement succomber à une violente crise dyspnéique et clore l’album sur un souffle brutalement interrompu).
Seul bémol, 33 minutes c’est peu, même pour un album dont on n’a jamais l’impression d’avoir véritablement fait le tour, et on se prend déjà à espérer une plongée un peu plus conséquente dans ces eaux troublées et bipolaires.