1. Interloper
2. Right Where It Ends
3. Central Plain
4. Supersede
5. Init
6. Euphotic
7. Frog
8. M
9. 20 Minutes
10. Polyrytmi

Sortie le lundi 3 mai 2010

Si l’on peut compter sur Carbon Based Lifeforms pour bousculer certaines habitudes de la scène musicale actuelle, il est une vérité générale qu’ils confirment aisément : en électro, les duos ont la quasi-exhaustivité des créations originales...

En effet, Johannes Hedberg et Daniel Segerstad sont les deux créateurs du projet Carbon Based Lifeforms qui, il faut bien l’avouer, n’a pour l’instant eu qu’un succès relatif avec ses deux premiers albums Hydroponic Garden en 2003 et World Of Sleepers trois ans plus tard... Deux albums aux mélodies gentillettes, qui laissaient espérer un potentiel intéressant sans, avouons-le, que l’on puisse crier au génie.

Mais avec le nouvel effort du duo suédois, la donne pourrait bien changer. Et pas besoin d’attendre longtemps pour s’en convaincre. En effet, Carbon Based Lifeforms soigne son entrée, avec l’éponyme Interloper qui d’emblée, entre dans le vif du sujet et place l’auditeur dans un confortable nid duquel seul un événement d’urgence capitale pourrait le déloger.

Car c’est sans doute là la plus grande prouesse d’ Interloper. Même s’il s’agit d’un album d’ambient (quelques voix clairsemées apparaissent bien ici et là de temps en temps), il ne nécessite pas un nombre exceptionnel d’écoutes pour rendre accessible son univers.

La recette développée ici est relativement simple. Une boîte à rythme généralement dynamique qui n’a rien de révolutionnaire puisqu’elle pourrait tout à fait être tirée d’un album de Massive Attack du début des années 90 accompagne des nappes quelque peu mélancoliques qui rappellent ici et là les travaux de Air, sur la BO de Virgin Suicides et sur Talkie Walkie notamment. Et car ce serait tout de même trop simple, certains arrangements indéfinissables et quelques voix apparaissent de temps en temps, mais ces dernières sont utilisées comme un instrument de plus dans cet ensemble musical particulièrement clair.

Outre le brillant titre introductif, on retiendra donc Right Where It Ends, morceau au démarrage doux, qui trompe son monde en invitant des arrangements à la limite de l’industriel que l’on retrouvera sur Supersede, lequel constitue clairement avec sa mélodie entêtante l’une des (nombreuses) réussites de l’album. Au rayon des grandes satisfactions figurent également M et Polyrytmi, titre clôturant l’album d’une façon à la fois déroutante et évidente, tant la cohérence de l’oeuvre est conservée tout en poussant plus loin encore l’exploration de nouveaux horizons.

Mais ce qui fait qu’on s’attache immédiatement à Interloper et que malgré cette recette "facile", il sort des sentiers battus, c’est cette musicalité qui semble si évidente. C’est finalement l’album d’ambient qu’on recommanderait les yeux fermés à tous ceux qui ont du mal avec le genre tant il est en marge de ce qui se fait à ce niveau et puise son inspiration dans les registres les plus divers...

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