Sortie le lundi 28 juin 2010
1. Supernova
2. Time Dilation
3. Le Pain Maudit
4. Sub Galaxies Riot
5. Sonar Echoes
6. Sea Of Clouds
7. Dark Matter Observatory
8. Seneretatis Mare
9. Variable Gravity
10. Starship Weapons Kit
11. Child Robots Contine
12. The Beast
13. Comets Falls
14. Asperitatis Texture
15. Galactik Dust
16. Zion Asteroid
Parmi les fleurons du label Tympanik Audio passés entre les mailles du filet cette année, on découvriva avec intérêt le hollandais Geomatic et l’électro/indus atmosphérique aux arrangements arabisants de son troisième opus 64 Light Years Away qui ferait une parfaite BO pour un thriller géopolitique d’anticipation à l’américaine. Mais surtout, il ne faudra en aucun cas passer à côté de Zeller, le frenchie de l’équipe qui pour son deuxième album et premier chez Tympanik signe un véritable chef-d’oeuvre de dark IDM futuriste aux constructions schizophréniques, éclairs de frénésie breakcore sur nappes ambient délétères, comme une version à la fois plus industrielle et plus organique d’Access To Arasaka dont on retrouve ici un peu de la fascination cybernétique.
En rapprochant sur Le Pain Maudit un commentaire critique d’Henri Michaux sur sa propre impossibilité à rendre compte des effets hallucinogènes de la mescaline dans son film pédagogique Images du monde visionnaire, et un compte-rendu de l’affaire dite du "Pain qui rend fou" qui vit en 1951 près de 500 habitants de Pont-Saint-Esprit inexplicablement frappés de délire hallucinatoire, Zeller semble faire sa déclaration d’intention : loin de se vouloir psychotrope, Turbulences préfèrera s’intéresser aux effets de la psychose, nous plongeant de fait dans un chaos mental post-apocalyptique digne de L’échelle de Jacob.
Un chaos organisé toutefois, renvoyant à celui de l’univers jusque dans ses phases d’accalmie dark ambient (Seneretatis Mare, Asperitatis Texture) convoquant la solitude claustrophobe de l’astronaute survivant confronté au vide glacial de l’espace intersidéral. Lequel tout de même finira peut-être par trouver sa terre promise au terme des 9 minutes d’un Zion Asteroid aux influences dub prononcées, touche finale d’une mise en abîme qui devrait donner le vertige aux fans les plus aguerris de Justin Broadrick ou d’Aphex Twin.