1. I Was A Lover
2. Hours
3. Province
4. Playhouses
5. Wolf Like Me
6. A Method
7. Let The Devil In
8. Dirtywhirl
9. Blues From Down Here
10. Tonight
11. Wash The Day Away
Sortie le mardi 4 juillet 2006
Retour de l’OVNI US 2004 avec un album plus accessible, toujours aussi puissant et inspiré !
Armé de ses guitares noisy, de ses chants gospellisants et de ses beats hip-hop, TV On The Radio a produit l’effet d’une mini-bombe au moment de la sortie de son premier album Desperate Youth, Blood Thirsty Babes en 2004. Coup de génie pour les uns, qui ont entraperçu l’avenir du rock, objet complexe et inaccessible pour les autres devant cette musique intransigeante qui bouleverse les repères habituels. Avec Return To Cookie Mountain , le collectif continue son entreprise de démolition pour mieux construire la musique la plus novatrice de ces dernières années dans le milieu parfois étriqué du rock indé.
L’album s’ouvre notamment sur I Was A Lover et Province, deux titres qui ont tout pour devenir des classiques du groupe. Samples, rythmiques martiales, sonorités industrielles portent la marque de fabrique du groupe sur I Was A Lover. Mais les textures déjà vues sur le premier album sont enrichies de notes de piano inédites qui font la magie de ce morceau hypnotique, au même titre que Province. Ce dernier, qui accueille David Bowie au chant (un peu noyé dans la chorale du groupe, il faut bien le dire), alterne longues plages atmosphériques et indescriptible mur de synthés et de guitares sur le refrain, un bijou qui vaincra les dernières réticences car l’émotion, en retrait sur Desperate Youth, Blood Thirsty Babes , est palpable désormais.
Si le temps de Playhouses le groupe revient à ses amours noisy/ambiant, Return To Cookie Mountain enchaîne sur Wolf Like Me, titre le plus pop jamais composé par le groupe ! Le son bourdonnant du groupe est bel et bien là mais il s’accompagne ici d’une mélodie à la fois ludique et entêtante qu’on se surprendra à siffloter.
Et le meilleur est encore à venir sur la deuxième moitié de l’album. Le marécage sonore de Tonight et le magnifique dénuement de A Method évoquent toute la richesse que TV On The Radio tire des origines africaines de certains de ses membres et c’est sans doute ce qui apporte une coloration unique à la musique du groupe. Les vocaux, en particulier sur A Method, se muent en incantations mystiques furieusement envoûtantes. La voilà la véritable musique du diable et ce n’est pas Blues From Down Here, sa batterie incandescente, ses cuivres déglingués (pourtant bien discrets jusqu’ici) et la sexualité crûe qui se dégage du chant de Tunde Adebimpe qui viendront contredire ce sentiment de bestialité. L’album s’achève sur le déluge de bruit blanc de Wash The Day Away, tempête électrique qui réconcilie les deux facettes du groupe, l’une tournée vers ses origines, l’autre en totale harmonie avec son continent d’adoption.