1. As Long As I’ve Got You
2. Soldier Man
3. Byrds Turn To Stone
4. The Girl With The Long Brown Hair
5. On The Terrace
6. Miles Apart
7. Meant To Be
8. Carousel
9. On The Streets Tonight
10. Chinatown
11. Kilburn High Road
12. Happy Everafter
Sortie le 2003
Here’s tom with the weather est une étape primordiale dans la discographie de Shack, trouvant un point d’équilibre passionnant entre aspirations acoustiques et ambitions pop !
L’étrange photo, datée de 1967, illustrant la pochette de l’album symbolise parfaitement la musique jouée par les frêres Head : les deux gamins masqués qui posent entre une barre HLM et les décombres d’une maison ouvrière pourraient être John et Michael head, contraints de vivre au 21ème siècle tout en poursuivant leur quête d’un idéal pop, en leur qualité d’héritiers des grands songwriters des années 60 !
En ce sens, Here’s Tom with the weather constitue sans doute leur disque le plus proche de ce graal tant convoité, notamment par sa production qui délaisse le souffle épique de HMS Fable pour céder la place à des arrangements discrets de cordes, comme un Magical world of the strands avec davantage de coffre ! Et finalement pourquoi procéder autrement quand la magie opère dès l’ouverture avec ce As long as I’ve got you aussi désarmant de simplicité que l’énoncé de son titre. La proximité et la chaleur qu’y insuffle la voix de Michael Head et le jeu de guitare velouté de son frère font de cette chanson une amie pour la vie, venant étrangement remuer une douce nostalgie de l’enfance...
A l’écoute de l’album, on est frappé par l’élégance qui parcourt chacun des douze morceaux. Refrains et couplets sont issus d’une même source claire et vivifiante qui semble intarissable lorsque les frères Head s’y abreuvent. Mais l’apparente simplicité des chansons (cette sensation que ces garçons n’ont qu’à poser les doigts sur une guitare pour en extraire des arpèges dorés) ne peut totalement dissimuler la complexité de merveilles comme In the terrace (où surgit la fée électricité) et sa superposition de trois mélodies limpides ou encore Meant to be, sa trompette mexicaine et son final qui s’éternise, sans donner cette impression de délayage regrettable perçu sur certains morceaux du dernier album, On the corner of Miles and Gil .
Et, comme à chaque fois qu’il a l’occasion de le démontrer, les interventions de John à la composition se révèlent largement à la hauteur, avec une tendresse particulière pour ses intonations vocales timides et ce manque d’assurance troublant, qui ne peut être que feint, car on ne peut être aussi doué sans en avoir conscience. Des titres comme Miles apart ou Kilburn high road, qui s’écoule comme une vie au ralenti, ne sauraient mentir !
Quant à Happy everafter, qui clôt ce chef-d’oeuvre, sans doute le plus homogène et constant du groupe, il est parcouru par cette même ferveur enfantine déjà entendue sur As long as I’ve got you, la mélancolie en plus, comme une odeur de feuilles mortes, l’automne est là, fin du rêve...
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