Sortie le lundi 7 mars 2011
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On vous annonçait ce week-end le dernier-né de la collaboration entre Alva Noto et Ryuichi Sakamoto, l’occasion de revenir sur celle qui unit l’Allemand Carsten Nicolai (de son vrai nom) avec un autre Japonais moins connu celui-là, Ryoji Ikeda, explorateur depuis 15 ans, au fil des albums (notamment chez Touch ou Raster-Noton), installations ou autres musiques de ballets, de ces fréquences soniques à la limite de l’audible et de leur influence physique sur la perception de l’espace et du temps
Dit comme ça, ça pourrait sembler un peu théorique voire carrément barbant. Et avouons-le d’emblée, en cas d’allergie aux programmations mathématiques de boucles électroniques abstraites, il se pourrait même que les trois-quarts d’heure de séquences d’infra-beats, drones instables et autres glitchs ultrasoniques en flux tendu proposées par le duo dans cette optique de "musicalité visuelle" vous paraissent terriblement longues.
Pour autant, derrière cette idée née il y a dix ans avec leur premier album éponyme de créer une forme hybride entre la musique et l’art visuel en utilisant uniquement des fréquences et fragments sonores générateurs d’images en temps réel par le biais d’un équipement de surveillance stéréo (exemple), nos deux physiciens de l’IDM parviennent à insuffler dans les suites mouvantes de ce second opus - à écouter de préférence dans son format originel en CD pour ne pas avoir à subir l’altération par compression de ces micro-sonorités minutieusement agencées - une tension constante et même un certain groove minimaliste, accentuant l’impression de danger par de subtiles modulations de fréquence ou de tempo, et multipliant peu à peu les strates et les ruptures jusqu’à déstabiliser totalement l’auditeur, amené à se chercher constamment de nouveaux repères.
En résulte un album aussi fascinant qu’inclassable, flirtant d’abord avec l’hypnotisme cyclique de la techno minimale la plus épurée d’outre-Rhin pour en arriver à lorgner sur la radicalité saturée du digital hardcore.