Sortie le mercredi 11 mai 2011
1. Are You Both Still Unreleased ?
2. ... Please, I Am Released
3. By Whom And Why Am I Previously Unreleased ?
4. Happy Ending Borrowing Yours
L’errance psychédélique d’un saxophone frénétique ou d’un larsen en liberté sur fond de tambours de guerre aux motifs hypnotiques et autres stridences électroniques, voilà ce que nous propose le supergroupe suédois Fire ! pour son deuxième opus en trois ans.
Livrés à eux-mêmes sur You Liked Me Five Minutes Ago en 2009, Mats Gustafsson (saxo bariton, Fender Rhodes, machines), Johan Berthling (basse) et Andreas Werliin de Wildbirds & Peacedrums (batterie, percussions) se sont associés cette fois au touche-à-tout chicagoan Jim O’Rourke, une collaboration qui aurait presque pu passer inaperçue au milieu des nombreux projets de notre Japonais d’adoption, particulièrement actif cette année.
On citera ainsi en vrac la série d’archives électroniques Old News dont le prochain volet sortira fin août chez Editions Mego, les drones dark et mystiques façonnés 20 ans auparavant avec l’Allemand Christoph Heemann ( Plastic Palace People, dont le Vol. 2 vient de paraître), les impros noise bien abrasives de One Bird Two Bird avec Merzbow et le même Mats Gustafsson (également leader du combo d’avant-garde The Thing qui invitait justement l’ex Gastr Del Sol sur Shinjuku Growl en juin dernier), la suite du génial Tima Formosa avec Keiji Haino et l’Australien Oren Ambarchi, ou surtout avec ce dernier l’ambient analogique d’ Indeed divisé en deux longues méditations métaphysiques et inquiétantes... voire pourquoi pas cette superbe piste jazz/folk de plus de 15 minutes composée pour servir d’écrin aux théories progressistes de l’écologiste danois Bjørn Lomborg.
Mais revenons à nos larsens. Car c’est bien avec cette réflexion instrumentale sur les limbes de l’inexistence judicieusement dénommée Unreleased ? que le talent d’improvisateur de l’Américain atteint son apogée en cette première moitié d’année, en particulier au terme d’un final plus downtempo où ses manipulations analogiques proches du krautrock jouent à cache-cache avec le silence pour finalement s’éteindre dans les bras du saxo de Gustafsson avant que celui-ci ne rende lui-même son dernier souffle, aspiré à son tour dans le néant de ce qui n’aurait jamais dû être.
Un coup de maître qui va droit à l’essentiel, d’autant plus remarquable pour des morceaux d’une dizaine de minutes en moyenne.