1. Borogmog’s Clock
2. Slate Grey Light
3. Etchum Buoy
4. Window Faces
5. Heir Looms
6. Welcome Away
7. Red Brick Roundhouse
8. The Passing Presence
9. Nuclear Wind
10. I Am Here, I Am Gone
11. Rubbings
12. Pillars Of Ash

Sortie le samedi 21 janvier 2012

Quel meilleur moment pour nous pencher sur cette étrange collision du réel et de l’imaginaire que celui de l’attente, entre l’envoi de nos questions à l’Anglais Alexander Tucker et la réception de ses réponses, publiées ce soir ?

Imbogodom, c’est donc le projet de l’auteur de Third Mouth et d’un certain Daniel Beban, comme lui multi-instrumentiste impliqué dans une ribambelle de groupes et de projets en sa terre natale de Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande. Parmi ces derniers, la série Karanga Voices consacrée aux chants traditionnels et aux sons d’animaux de l’île, le label Sound Explorers ou encore le Fredstock Festival, véritable vivier d’innovateurs locaux comme étrangers.

Mais depuis son arrivée à Londres il y a quelques années, Beban, passionné de musiques ethniques patiemment collectées à travers l’Asie et l’Océanie, a eu l’occasion d’ajouter une corde à son arc : celle d’ingénieur du son au Bush House, l’immeuble historique des studios de la BBC, où se sont rencontrés les deux hommes au détour de sessions nocturnes dont les improvisations sur bande avaient donné naissance en 2010 à The Metallic Year, premier album à la croisée de la folk psychédélique, du bruitisme onirique, du drone mystique et de la musique concrète, avec ce qu’il fallait de cordes lancinantes et d’électro grouillante pour nous faire perdre pied.

Un concept conservé pour ce deuxième opus publié comme son prédécesseur par Thrill Jokey, maison d’adoption de Tucker depuis son départ d’ATP Recordings après la sortie de Portal en 2008, et pour lequel le duo a encore affiné son travail de sound design, utilisant des retransmissions live de la cloche de Big Ben, des archives sonores en tous genre, la sonnerie d’un téléphone et autres objets du quotidien trouvés sur place pour réinventer le réel au gré d’une bande-son chimérique et plutôt inquiétante, dimension fantôme où se télescopent expérimentations électro vintage, ambient cinématique, rêveries distordues et bribes de chansons plus ou moins déconstruites, à la frontière de l’atonalité.


Et pourtant, malgré cette mise en avant de la voix de Tucker qui ne se contente plus de borborygmes, d’incantations ésotériques et de polyphonies déformées mais va jusqu’à chanter au sens (presque) classique du terme sur trois titres, c’est bel et bien l’espace sonore qui tire son épingle du jeu, nous offrant d’arpenter véritablement ce labyrinthe fantasmagorique dont les manifestations métamorphes semblent vouer à nous désorienter.

Le genre d’expérience qui ne peut laisser personne indifférent et qui, pour le coup, nous a plutôt captivés.

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