Sortie le mardi 6 juin 1972
1. Five Years
2. Soul Love
3. Moonage Daydream
4. Starman
5. It Ain’t Easy
6. Lady Stardust
7. Star
8. Hang On To Yourself
9. Ziggy Stardust
10. Suffragette City
11. Rock ’n’ Roll Suicide
Cet album est un tournant majeur dans la carrière de Bowie, puisque c’est celui qui va finalement le propulser au rang de star. C’est également son premier concept-album, et la première fois qu’il crée une "persona", à savoir un masque, un personnage que Bowie incarne tel un acteur. Ce personnage est ici Ziggy Stardust, une rockstar extraterrestre, androgyne, défoncée aux drogues et aux excès en tous genres (ce qui était aussi le cas de Bowie à l’époque), à la personnalité flamboyante et au style vestimentaire assorti. Bowie change complètement de look pour l’occasion, et plutôt que de n’amener "Ziggy" que sur scène lors de concerts d’anthologie, il l’amène aussi lors des interviews. Si ce n’est pas forcément la naissance du glam-rock, c’est en tout cas le point de départ indiscutable de sa popularisation. Sans renier son intégrité, Bowie crée un album qui n’est plus seulement destiné aux amateurs de musique d’avant-garde, mais aussi à un public plus large.
L’album s’ouvre sur le presque déprimant mais superbe Five Years qui raconte l’imminence de la fin du monde, puis Soul Love. Le ton se fait légèrement plus optimiste avec Moonage Daydream, l’un des titres les plus réussis de l’album, typiquement glam-rock avec de gros riffs mélangés à du piano et la voix plaintive de Bowie... ça fait vibrer ! Le texte parle de la venue de Ziggy, le messie qui sauvera l’humanité de son ennui en lui apportant liberté, sexe, et passion. Vient ensuite Starman, le premier single (inséré sur l’album à la dernière minute car la maison de disque voulait une chanson plus adaptée pour passer à la radio), qui sans être nécessairement la meilleure chanson du disque, est accessible dès les premières écoutes.
La fin de l’album ne faiblit nullement par rapport au début, comme en témoignent Ziggy Stardust et son riff très accrocheur, qui résume le destin de Ziggy, finalement tué par ses propres fans, ainsi que Suffragette City. Mais la chanson la plus réussie de la deuxième face est peut-être la toute dernière, Rock ’n’ Roll Suicide, une ballade qui n’a pas véritablement de couplet ni de refrain, mais progresse en intensité tant musicale que vocale jusqu’à la fin.
Ziggy Stardust est l’un des albums de Bowie les plus connus du grand public, sans être forcément son meilleur, même s’il est très bon. Bowie ne va pas se reposer sur ce succès en enchaînant les hits faciles, il va au contraire immédiatement s’éloigner de ce style et explorer de nouvelles directions sur les albums à venir.