Sortie le lundi 27 octobre 2014
The Last Dawn
1. Land Between Tides Glory
2. Kanata
3. Cyclone
4. Elysian Castles
5. Where We Begin
6. The Last Dawn
Rays Of Darkness
7. Recoil Ignite
8. Surrender
9. The Hands That Holds The Truth
10. The Last Rays
Si les deux derniers albums de Mono nous avaient déçus, la moisson de 2014 devrait permettre aux anciens fans de se réconcilier avec les Japonais. En effet, là où For My Parents et surtout Hymn To The Immortal Wind voyaient le quatuor s’auto-caricaturer en usant de tous les gimmicks inhérents au post-rock sans même prendre la peine de s’en épargner la grandiloquence, les deux disques sortis cette année, à voir comme les deux faces d’une même pièce, rompent avec ce maniérisme qui oubliait de véhiculer une quelconque émotion.
Plus lumineux que son jumeau, The Last Dawn teinte son post-rock d’horizons issus du shoegaze ou de la musique cinématographique. Première surprise, les cordes se font plus discrètes qu’à l’accoutumée. Violoncelle, violon et le piano de Tamaki en sont les seuls représentants là où une dizaine d’instruments se mariaient sur les opus précédents. Sans doute les Japonais ont-ils repéré l’écueil du trop-plein dans lequel ils avaient versé. Leur réponse consistant à limiter la portée mélanco-lyrique de leur propos aura en tout cas été efficace.
Mono s’enfonce même de manière plus radicale encore dans sa démarche sur le deuxième volet de ce double album. Rays Of Darkness s’affranchit tout simplement de tout instrument à cordes. Considéré par le groupe lui-même comme étant son album le plus sombre, on y repère bien quelques vents mais essentiellement sur un volet triste, voire dépressif, à l’instar de la trompette sur l’épique Surrender. Les riffs de guitare prennent l’essentiel de l’espace, et après un The Hands That Hold The Truth dont la deuxième partie s’oriente vers un post-metal qui doit beaucoup aux élucubrations époumonées de l’invité Tetsu Fukagawa, The Last Rays vient clore cette traversée homérique de 83 minutes sur un mode où l’on hésite entre drone et rock industriel pour qualifier le nuage sonore radioactif final qui nous est proposé. Un joli retour en forme pour le quatuor japonais, en somme.