Sortie le lundi 28 mars 2016
1. Him
2. Son
3. Vice Versa
4. Passing
Décidément, Nils Frahm est particulièrement productif. Non content de multiplier les collaborations, que ce soit avec Ólafur Arnalds (Life Story Love And Glory et Loon l’an passé, ainsi que Trance Frendz en ce début d’année), au sein du projet Nonkeen (The Gamble, sorti en février 2016) ou avec Woodkid (l’EP Ellis), le Berlinois poursuit également son œuvre en solo et nous gratifiait en mars dernier d’un mini-album à l’occasion du « Piano Day » célébré chaque 88ème jour de l’année eu égard au nombre de touches composant l’instrument.
Composé de quatre morceaux, Solo Remains est en fait le complément du Solo paru en 2015. Il s’agissait d’une improvisation en prise unique effectuée sur le Klavins M370, c’est-à-dire le plus grand piano existant au monde (3,70 mètres de haut pour 1,8 tonnes) et situé à Tübingen, en Allemagne. L’un des objectifs de Nils Frahm consiste d’ailleurs à rassembler suffisamment d’argent pour éditer, avec David Klavins, le modèle 450 de ce piano, qui se caractérisera alors par l’obtention d’un son plus clair et plus profond ainsi que par une richesse d’harmoniques et un spectre de fréquence encore inégalés.
Sur Solo Remains, Nils Frahm rassemble donc quatre titres écartés de la tracklist de ce prédécesseur. L’ensemble verse allégrement dans le néo-classique et s’appuie sur le seul piano. Du dépouillé Him au downtempo Passing, en passant par le lyrisme de Son et la transition Vice Versa, Solo Remains arbore une pochette noire là où son grand frère s’illustrait par une clarté plus apparente.
Davantage que d’hypothétiques aspects qualitatifs, cette absence de clarté constitue probablement la raison pour laquelle ces quatre morceaux avaient été exclus de la tracklist de Solo. Nils Frahm ne dit pas autre chose : « Au final, la production de chaque album vous laisse avec la même tâche difficile : faire des choix pour la sélection finale. Vous laissez quelques morceaux de côté pour diverses raisons : certains sont formidables en eux-mêmes, mais ne s’insèrent nulle part au sein de l’album, tandis que d’autres doivent être abandonnés sans quoi le vinyle serait trop long pour une coupe de bonne qualité. Cependant, ces chutes sont souvent aussi importantes que la sélection finale, et j’espère que ce sera une bonne surprise pour cette édition du Piano Day ». Assurément, c’est le cas.