Sortie le vendredi 5 février 2016
1. I Don’t Know
2. Porcelain
3. Circa 1954
4. Strawberry Glue
5. Beta Male
6. NK
7. Ultra Vivid
8. She’s a Cult
9. There’s A Little Passing Cloud in You
10. Airportism
"Mélange de Sonic Youth et de Can", "entre Tame Impala et Radiohead"... Quand les comparaisons sont si diverses et font aussi ouvertement référence aux plus grands (avec une réserve pour Tame Impala, surtout au regard de leur dernier opus), c’est souvent assez mauvais signe. Tout au moins convient-il de prendre un certain recul. N’a-t-on pas ici à faire au dernier argument d’un gros label en mal de sensation(s) ? Pas vraiment.
Signés chez Tough Love Records, les cinq membres d’Ulrika Spacek ne semblent pas appartenir à cette catégorie d’artistes qui privilégient leur com’ au contenu musical. Pas encore, en tout cas.
Rejetant le terme de "psychédélisme" ("ce mot ne veut pas, ou plus rien, dire"), Ulrika Spacek évolue néanmoins dans un univers pouvant rappelant certains titres de Pond pour leur dimension fuzzy, mais également le Brian Jonestown Massacre pour sa radicalité et sa tendance à aller droit au but. Plus subtile, l’influence de BEAK> semble réelle, ne serait-ce que pour cette capacité à forcer un naturel basé sur le goût du farniente (l’idée de fonder le groupe n’est-elle pas née entre deux parties de FIFA ?) pour en extraire un débit rythmique plus soutenu que viennent contrebalancer des ambiances plus austères, à mi-chemin entre krautrock et coldwave.
Finalement, nous ne résistons pas à recourir au name-dropping pour décrire The Album Paranoia. Sans doute est-ce parce que, mêlant contrées évidentes et oasis inconnues au milieu d’odes à la folie, il est rassurant de se raccrocher à ce que l’on connaît déjà. Ulrika Spacek dessine pourtant un contenu relativement inédit, plus réfléchi qu’il n’y paraît initialement, à l’image des sommets de fausse évidence que constituent She’s A Cult ou I Don’t Know.