Sortie le vendredi 14 octobre 2016

1. Death In Rebirth
2. Stellar
3. Requiem For Hell Voir la vidéo Mono - Requiem For Hell
4. Ely’s Heartbeat
5. The Last Scene

Après une paire de disques plus décevants voire insipides, les Japonais de Mono revenaient en 2014 avec un diptyque The Last Dawn // Rays of Darkness extrêmement convaincant, que nous ne manquions d’ailleurs pas de défendre dans nos colonnes.

Ce double album voyait le combo s’affranchir d’une certaine surproduction et de redoublement d’effets qui le poussaient à s‘auto-caricaturer. Cet écueil, prégnant en 2012 sur For My Parents, semble bien loin lorsque l’on s’arrête sur Requiem From Hell, la nouvelle mouture des asiatiques.

A quoi tient un bon disque, lorsqu’il est question de post-rock ? Plus qu’aucun autre courant, celui-ci offre une frontière extrêmement mince entre grâce et mauvais goût. La surenchère, l’aspect prévisible des montées en puissance ou le côté répétitif des compositions sont autant de limites auxquelles bien des artistes lorgnant dans cette sphère, y compris parmi les pionniers du genre tels que Thee Silver Mount Zion ou Mogwai, ont un jour ou l’autre été confrontés.

Bref, c’est de Mono qu’il est ici question, et les Japonais ont déjà payé pour voir. Des disques soporifiques et caricaturaux, ils en ont pondu quelques uns. Leurs jokers brûlés, ils semblent néanmoins s’affranchir de toutes les contraintes pour voguer en toute liberté. Parfois lourd comme le titre le laisse supposer, Requiem From Hell admet néanmoins toute une palette de sentiments et d’émotions qui, au milieu de l’avalanche de guitares électriques, pourra surprendre l’auditeur en ce sens qu’il possède une légèreté à même de le conduire vers une forme d’allégresse (Requiem From Hell).

A quoi tient la réussite de cet opus, nous demandions-nous ? Est-ce seulement le regain d’inspiration de musiciens capables d’accoucher de compositions majuscules ? L’aspect technique a-t-il un impact quelconque ? La production de Steve Albini y est-elle pour quelque chose ? Répondre par l’affirmative à chacune de ces questions ne serait pas impertinent. Direct, étiré mais pas trop long, dur mais faisant appel à la sensibilité de l’auditeur, Requiem From Hell s’invite assez clairement dans le top 3 des œuvres majeures de Mono. Une vraie réussite, si inattendue que le plaisir en est décuplé.



( Elnorton )

Acheter chez Amazon.fr

Beautiful Gas Mask In A Phone