Sortie le vendredi 7 avril 2017
1. Spring But Dark
2. Butterfly Prowler
3. Peak Magnetic
4. Hoova
5. Slap Drones
6. Aftermath
7. Catastrophe Anthem
8. Living Fantasy
9. Un U.K.
Assez long en bouche, ce nouveau disque de Clark semble confirmer que l’artiste ne fait plus partie du gratin de l’IDM contemporaine. Si en 2001, il nous avait charmé avec son Clarence Park signé sous le patronyme Chris Clark, et peut-être davantage encore cinq ans plus tard avec Body Riddle, le Britannique tourne en rond depuis quelques albums.
Comprenons-nous bien, Death Peak est loin d’être un mauvais album, et Clark ne fait pas partie de ces artistes qui ont vendu leur âme au diable en cédant aux sirènes des ondes FM qu’il pourrait bien truster s’il aseptisait son propos. Remercions-le Berlinois d’adoption pour cela.
Toutefois, il faut bien avouer que ce huitième long-format n’apporte pas une grande plus-value à une discographie qui devient conséquente. Si Death Peak était sorti une décennie plus tôt, sans doute lui aurions-nous accordé davantage d’importance. Mais même lors de certains beaux moments, telle l’orientation contemplative de Hoova, Clark ne parvient plus à brouiller les pistes avec autant d’habileté qu’auparavant, à l’image d’un Un U.K. téléphoné où les déstructurations semblent un passage obligé plus qu’une raison d’être.
Clark semble devenu un suiveur – certes ambitieux – des Autechre, Aphex Twin ou Caribou, que les pourtant agréables Slap Drones, Butterfly Prowler et Peak Magnetic évoquent respectivement.
De manière assez paradoxale, les titres sur lesquels Clark tente un pas de côté sont ceux qui surprennent le moins. Et, il faut bien le reconnaître, agacent le plus vite. Un virage lyrique apparaît sur les brefs Spring But Dark et Aftermath, sans jamais convaincre.
Il faut finalement que le Britannique renoue avec une profondeur d’esprit et une singularité assumée pour nous surprendre et justifier son statut. En ce sens, l’odyssée du diptyque Catastrophe Anthem/Living Fantasy, entre convulsions glitch, nappes oppressantes et candeur émanant de chants enfantins, constitue de manière assez incontestable le sommet de ce huitième cru qui cumule le très dispensable, l’agréable et, trop rarement, le génie. La démarche de Clark ne nous déçoit pas, mais son inspiration n’est plus à son firmament. Forcément frustrant.