1. Rock
2. Nothing More
3. Unborn
4. Sons & Daughters
5. Strange Attractor
6. Moonchild Voir la vidéo G Y D A - Moonchild
7. Kind Human
8. Í Annarri Vídd
9. Imago

Sortie le vendredi 12 octobre 2018

Attendu depuis des semaines dans les couloirs virtuels de la rédaction d’IRM, ce nouvel album de Gyða Valtýsdóttir, son premier sous le nom de G Y D A, en met déjà plus d’un en émoi dans l’équipe et au moins deux ou trois d’accord sur son statut de merveille absolue de cette rentrée, pour preuve cette chronique à quatre mains.

Comme son titre le laisse supposer et à l’image de sa cover à même la chair, l’évolution dans ce que le concept a de plus naturel a présidé à la naissance de ce nouvel opus à fleur de peau de l’ancienne vocaliste de múm, co-produit par Alex Somers qui contribue très certainement à lui donner cette ampleur évanescente que l’on connaît à son projet Riceboy Sleeps (avec Jónsi de Sigur Rós). "A chaque fois que je sentais la moindre résistance, je laissais l’album me guider dans d’autres directions", dit ainsi Gyða à propos de ce disque somatique et aérien où les instruments s’engagent dans un ballet gracile mais un brin écorché aussi, au-dessus duquel plane son timbre unique, porteur d’une sensation d’intimité poignante comme jamais, et quelques harmonies vocales de cathédrale à ciel ouvert (cf. l’intro du capiteux Unborn). "L’oeuvre n’a pas écouté mes suggestions d’être un peu plus comme ceci ou comme cela. En fin de compte, elle a décidé de son propre chemin et c’était vraiment stimulant de simplement s’abandonner à ses exigences."

Toujours accompagnée de son instrument fétiche, ce violoncelle dont les arabesques aux allures d’aurore boréale illuminent notamment un Nothing More marqué par les influences classiques contemporaines de sa précédente sortie Epicycle, l’Islandaise nous entraîne dans cet univers onirique et lunaire dont elle a le secret dès le morceau d’ouverture Rock, où, comme toujours avec elle, la délicatesse est le maître-mot mais une délicatesse tourmentée par des drones de crins lancinants, tandis que ses vocalises susurrées telles la brise des paroles soufflent leur petit air à la fois mélancolique et rassurant entre deux volutes de cordes plaintives dans un océan de demi-silence plus introspectif que pesant.


Entre dépouillement et envolées lyriques, guitare acoustique vaporeuse (le sensuel Unborn) et percussions ou claviers désarticulés (en ouverture de Nothing More), des bourdonnements et dissonances discrets de l’inquiétant Sons & Daughters aux incantations baroques d’un Kind Human à la tension palpable en passant par les orchestrations austères et hantées de l’instrumental Strange Attractor, Evolution confirme ainsi la beauté dévoilée par ses deux premiers extraits, la douce complainte paganiste Í Annarri Vídd au chant particulièrement envoûtant et la sérénade folk du pastoral Moonchild en vidéo ci-dessous :


Une grâce empreinte de gravité qui culmine sur la symphonie nomade du final Imago et ne donne qu’une envie, se plonger à nouveau dans cette oasis musicale à nulle autre pareille, incarnation des sentiments ambivalents qui nous étreignent en ce début d’automne lorsque le flétrissement se pare de couleurs chaudes et que l’arrivée du froid devient paradoxalement synonyme de réconfort dans le sanctuaire du foyer.


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