1. Born Again
2. Co_Funk1
3. Pedestrians
4. 270789
5. Evidance
6. Fidgety_Fnk
7. VariableT1
8. 303 girls
Sortie le dimanche 25 octobre 2020
Quelques secondes suffisent pour être captivé. Born Again débute de manière plutôt lente, en tout cas épurée, mais VFO89 trouve déjà la formule, le rythme et la tonalité pour s’accaparer l’attention d’un auditeur qui risque de ne pas se remettre du revers que ses joues vont subir.
Afin de nous débarrasser de la besogne, concédons d’emblée la présence quasi-permanente, sur A/B Tape, de l’ombre d’Aphex Twin. Des nappes de synthé envoûtantes aux rythmiques acid en passant par les polyrythmies et cette manière de rassurer l’auditeur tout en l’exposant à des déflagrations de beats abstraits, l’héritage des sonorités chères à Richard D. James est évident et assumé par le producteur français désormais basé à Bruxelles, les titres de l’EP Drunk Bot sorti l’an passé en attestant, et l’interview qu’il nous offrait en début d’année le confirmant.
Ainsi, celui qui signe son second long-format au sein de la constellation Chez.Kito.Kat, un an et demi après Shewz, ouvre son disque avec un dépouillement qui pourrait rappeler les Selected Ambient Works de son aîné, pour mieux faire écho ensuite à l’IDM d’un Richard D. James Album ou de drukqs.
Mais stoppons-là cette comparaison probablement pertinente mais assurément réductrice. VFO89 développe un univers singulier, et ceux qui avaient découvert l’artiste à l’occasion du festival Analove My Log dont notre webzine était partenaire, ont pu constater à quel point le Français est habité par ses compositions.
De l’acid circulaire de 270789 à l’electro old school d’un 303 Girls au chant désarmant et addictif, en passant par la drum and bass du sommet Pedestrians ou la mélancolie abstraite de Fidgety Fnk, le style désormais bien identifiable de VFO89 est aussi perceptible que varié, assumant parfois de se positionner à contre-courant pour stimuler, trois quarts d’heure durant, le cerveau de ceux qui auront la curiosité - et la récompense - de s’être frottés à son univers. Ce chef-d’œuvre constitue sans doute la plus belle réussite post-Warpienne de l’année 2020.