Sortie le mardi 23 novembre 2021
1. Rabbi and the Golem (feat. Henry Canyons)
2. Pyramid Dust (feat. Convertible Ashley, Joshua Virtue & Freddie Ol Soul)
3. Compassion
4. Shell Game (feat. Alaska)
5. The Definition of Insanity (feat. Curly Castro)
6. Snares
7. Scapegrace (2013)
8. Commute
9. Time Off
10. Shortcuts (feat. PremRock & Armand Hammer)
11. Fifty
12. Small Comforts
13. The Institute of Living
14. Muscle
15. Post
Backwoodz Studioz, l’écurie de Billy Woods, Elucid et de leur projet Armand Hammer, accueille le MC de Chicago Defcee sur cet album entièrement produit par un affilié du label, l’excellent Messiah Musik dont on avait repéré les productions abstract aux boucles dépouillées chez les rappeurs précédemment cités mais également du côté de Quelle Chris, Uncommon Nasa et surtout ShrapKnel, l’excellent projet de Curly Castro et PremRock passé quelque peu sous les radars (mais pas chez nous !).
D’Henry Canyons sur le piano déstructuré de Rabbi and the Golem aux sus-nommé PremRock et Armand Hammer au complet sur un Shortcuts au groove liquéfié de soundtrack étouffé, en passant par Curly Castro sur The Definition of Insanity mêlant accents jazz et basses rampantes, on retrouve la crème du label - et même un rescapé d’Atoms Family, Alaska, le temps d’un Shell Game métamorphe et tendu à souhait - sur ce Trapdoor aux beats minimalistes et lofi ponctués de samples cinématographiques en clair-obscur (Pyramid Dust, Compassion, Commute, Fifty), de réminiscences 80s malmenées (Scapegrace, Small Comforts, Muscle), de spleen rétro-futuriste (Snares, Post) et de douceur jazzy (Time Off).
Rappant en un souffle, avec l’énergie du désespoir, ses mémoires de prof désabusé et de mentor pour jeunes incarcérés ou en réinsertion par la création artistique et le rap en particulier, Defcee se révèle véritablement sur ce disque aux textes ciselés d’une grande richesse thématique, où l’on cite aussi bien Magritte, Debussy et George Romero qu’OutKast, MF Doom ou Curtis Mayfield, et où il est beaucoup question des dés pipés de la société et des institutions, de rédemption et d’auto-enfermement dans sa fierté et ses propres erreurs, mais également du narcissisme des rappeurs et du choix de l’intégrité, qui ne fait pas le moindre doute dans le cas de cette collaboration aussi emballante que criante de sincérité.