Sortie le mardi 16 octobre 2001
1. Just For Today
2. Telegram
3. Stolen
4. Open Heart Surgery
5. Nevertheless
6. Sailor
7. You Have Been Disconnected
8. Leave Nothing For Sancho
9. Let Me Stand Next To Your Flower
10. If I Love You ?
11. (I Love You) Always
12. If I Love You ? [New European Gold Standard Secret Babylonian Brotherhood]
Après trois ans d’absence qui suivent une lourde séparation, revoilà le BJM dans les bacs. Ce qu’il s’est passé ? Peu de choses, mais d’une importance capitale dans la carrière du groupe. A la suite de la sortie de Strung Out In Heaven et des tensions qu’il va provoquer, le BJM se sépare après un dernier concert désastreux. Matt le premier. Anton sort avec beaucoup de mal de la poudre et relève la tête, mais la bête est lâchée, sans laisse ou contremaître. Il faut donc s’attendre à tout. Il va sortir deux EP’s : Bringing All Back Again , recueil de country-folk digne des meilleures chansons de Thank God For Mental Illness (avec notamment The Gospel According To Newcombe et Arkansas Revisited) et Zero , précédant la sortie de Bravery, Repetition & Noise avec ses deux chef-d’œuvres bizarrement non présents sur le LP : Whatever Hippie Bitch et If Love Is The Drug Then I Want To OD. Il se décide enfin, après d’interminables changements de partenaires, à sortir un album. Mais pas n’importe quel album, ce n’est pas un album comme les autres, c’est le premier album d’Anton vraiment tout seul, sans aucun co-compositeur pour interférer avec ses idées. Seul Jeff Davies, fidèle guitariste, est resté, mais il ne tardera pas à déserter lui aussi la formation, et il est également à noter que Bobby Heckser, qui fondera plus tard les Warlocks, participe à cet album en tant que guitariste.
Dès la première chanson, comme à l’habitude, le ton est donné, Just For Today est un comble de tristesse mêlée à la rage, Anton n’a toujours pas digéré la séparation. Avec cette anxiété dans la voix, et ces envolées prenantes, totalement nouvelles dans le son du groupe, qui font frissonner corps et âme. Tout l’album perdure sur ce ton triste et froid, créant un nouvel aspect encore méconnu du groupe. Un aspect qui montre aussi qu’Anton réagit, qu’il cherche à créer, et à créer du bon. En fait, c’est le ton qu’il va garder jusqu’à ses dernières sorties ( We Are The Radio ). Oui, on peut désormais parler du BJM comme étant le groupe d’Anton ou d’Anton comme étant le BJM, il n’y a plus de petit frère grincheux dans le groupe, le gourou a pris place. C’est à partir de cet album qu’on peut vraiment s’apercevoir du génie d’Anton, de son génie propre, pas en tant que participatif à une ébullition mentalo-musicale. L’ampleur de cette nouvelle façon de faire est monstrueuse. J’aimerais pouvoir effacer toute trace de cet album de mon cerveau et le réécouter pour la toute première fois et ressentir cette fièvre parcourir mon corps, cette sensation de symbiose avec Anton, avec ce qu’il ressent, avec la musique qu’il fait, sentir son cœur battre. On ne devrait même pas parler d’album pour qualifier Bravery, Repetition & Noise , qui n’est rien d’autre qu’un journal intime, une mise à nu recelant des morceaux tous aussi géniaux les uns que les autres. C’est aussi cette constance dans la qualité musicale qui est caractéristique de l’album, qui compte parmi les meilleures chansons du groupe (Nevertheless, Sailor). On assiste également à un changement dans la formation musicale, il n’y a plus la guitare solo en fond, ni l’esprit rock’n’roll qui faisait de Take It From The Man ! un album démoniaque.
Finalement, ce qui est à retenir de Bravery, Repetition & Noise est tiré de Stolen : “I know I’ll never see you again”.