Sortie le vendredi 10 mars 2023
1. Pastorale
2. Setteottavi
3. Exotica
4. Pulsing
5. Golden
Publié en mars sur le label italien Maple Death Records, le nouvel opus du percussionniste et musicien électronique expérimental ne semble pas avoir généré le même enthousiasme que ses fantastiques sorties précédentes chez Float ou iikki. Si elle s’avère assez ensorcelante, cette nouvelle direction plus proche de la musique contemporaine, en prenant ses distances avec la batterie en flux tendu et les abstractions électroniques qu’on lui connaissait depuis 10 ans, a probablement surpris la nouvelle fanbase du Berlinois d’adoption, qui avait été choisi par Thom Yorke pour l’accompagner en tournée en 2019.
Il faut dire que l’on n’y retrouve pas le même genre de dynamique que sur Alveare, Ore ou Strata, bien que les percussions hypnotiques soient encore présentes de manière feutrée sur des morceaux tels que Setteottavi ou Pulsing, évoquant le minimalisme et les textures de Moondog en la matière, ou tout aussi douce et plus syncopée sur Exotica. Inspiré par le mythe du Deprong Mori, une chauve-souris des Caraïbes supposée capable de se dissoudre dans l’air pour passer à travers les objets et dont la légende dit que l’une d’elles aurait été figée pour l’éternité dans un mur qu’elle avait tenté de traverser, Eternally Frozen est en effet composé avant tout pour un trio de cuivres, qui ont la part belle sur ces compositions en canon plus ambient qu’à l’accoutumée (Pastorale, Golden), emportées par un certain lyrisme savamment mesuré des harmonies de trombone, tuba et autre cor, rehaussées ici et là par les synthés éthérés de l’Italien.
Un album à explorer d’urgence quoi qu’il en soit, si vous appréciez par exemple les travaux d’un Colin Stetson ou la scène ambient-jazz scandinave de labels tels que Rune Grammofon ou Hubro.