Sortie le vendredi 10 mai 2024
1. Aerie
2. Bitterroot Valley Suite I : Water
3. Bitterroot Valley Suite II : Tree
4. Bitterroot Valley Suite III : Wind
5. Peregrine
6. Aurora
Quand Jim White (Xylouris White), génial batteur australien de Dirty Three louvoyant entre americana et jazz, collabore avec la guitariste Marisa Anderson, chez Thrill Jockey comme il se doit, ça donne un album d’american primitive guitar joué comme du free jazz, du rock psyché ou de la musique tribale (et le plus souvent tout ça à la fois).
Au regard de la patte de ces deux improvisateurs écorchés, le titre Swallowtail (en réalité le nom anglais des papillons "à queues", tels que le machaon) semble immédiatement faire référence au jeu en flux tendu d’un serpent qui se mordrait la queue, une dynamique sans temps mort qui emporte les trois premiers titres du disque en un souffle tantôt chaotique et romantique (Aerie), martial (Tree) ou hypnotique (Water), la guitare se mettant par moments dans sa propre bulle et donnant l’impression de deux lignes instrumentales jouées en autistes, en particulier sur les deux derniers mouvements de la suite Bitterroot Valley.
Accompagnateur récurrent de Bonnie ’Prince’ Billy, de Smog ou surtout de l’excellente Nina Nastasia, White sait à la fois se mettre à l’écoute et en retrait des cordes de la Portlandaise (la première moitié presque méditative du morceau-fleuve Peregrine qui prendra ensuite une direction plus mélodique et dynamique, ou le bluesy Aurora où la batterie apparaît d’abord par le biais de quelques roulements discrets), ou les embarquer au contraire dans un élan halluciné (Wind). Prenant !